Il y a une dizaine d’années, je décidais de rédiger un essai sur l’organisation et la gestion des services municipaux dans la région de Montréal. J’avais participé au Groupe de travail sur Montréal et sa région ; les conclusions du groupe de travail avaient été publiées et étaient connues sous le nom de Rapport Pichette. Le rapport a vite été tabletté par les fonctionnaires qui espéraient des recommandations de fusion de municipalités alors que le rapport suggérait plutôt des fusions de certains services municipaux pour la région. J’ai mis plusieurs heures à la rédaction de l’essai et j’ai dû faire face à une réalité : le sujet était ennuyeux.
Plutôt que d’écrire un essai sur la réorganisation de Montréal et sa région, mon rêve d’écrire un roman me revint à l’esprit et, tant qu’à faire, pourquoi ne pas écrire un roman dont l’action se déroulerait dans les coulisses de monde municipal montréalais. Ce sujet me permettrait de faire passer quelques-unes des idées que je voulais défendre dans mon essai sur la réorganisation des services municipaux dans la région de Montréal. Après quelques années de travail, mon premier manuscrit est enfin prêt et un ami me présente à un éditeur bien connu qui accepte de lire mon manuscrit. Après un mois d’attente, l’éditeur me rappelle et m’invite à dîner au restaurant Laloux sur l’avenue des Pins. Un bon signe sans doute ; il me fait part d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle.
Lorsque j’ai pris la décision d’écrire, j’étais sur la fin d’une longue carrière dans le monde de la finance. Lorsque j’ai soumis mon premier manuscrit, je souffrais d’un sérieux syndrome de l’imposteur : est-ce que j’avais le talent nécessaire pour écrire un roman ? Lorsque j’ai rencontré l’éditeur, celui-ci, avec l’expérience qu’il possédait, se doutait bien que cette question existentielle n’était pas loin dans mes pensées. À mon soulagement, il commença la conversation en me confirmant que j’avais un talent pour l’écriture, cela était la bonne nouvelle. Il poursuivit la conversation avec la mauvaise nouvelle : la politique prenait trop de place dans mon roman et la vie personnelle de mes personnages n’était pas suffisamment développée. Il me suggérait de reprendre l’écriture du manuscrit.
Après cette rencontre avec l’éditeur, j’avoue que j’ai failli abandonner. Je travaillais toujours à temps plein et j’écrivais le matin avant de me rendre au travail. L’idée de devoir réécrire mon roman était difficile à accepter d’autant plus que l’éditeur avait terminé la rencontre en m’avouant que les éditeurs n’étaient pas infaillibles et il donnait comme exemple la plus grosse erreur de sa carrière : il avait refusé de publier le Code Da Vinci de l’auteur Dan Brown. Rien pour me mettre en confiance. J’ai quand même décidé de relire mon manuscrit et je suis vite arrivé à la conclusion qu’il avait raison. Je me suis donc attaqué à la tâche et j’ai développé la vie de mes personnages et j’en ai même créé d’autres. C’est grâce à ce travail de révision que j’ai découvert le plaisir de la création littéraire.
La révision terminée, je m’apprête à envoyer mon nouveau manuscrit pour découvrir que l’éditeur que j’avais rencontré avait pris sa retraite. Me voilà devant la perspective de devoir envoyer mon manuscrit à des dizaines d’éditeurs et d’attendre les proverbiales lettres de refus, mais la chance me sourit. Durant un rallye politique, je rencontre une connaissance de longue date. On se donne des nouvelles : je lui parle de mon roman, lui de sa maison d’édition. Je lui fais parvenir mon manuscrit et quelques semaines plus tard il m’avise qu’il est intéressé. Je n’en crois pas mes oreilles, mais je redescends sur terre lorsqu’il m’informe qu’il a plusieurs suggestions. Il me fait parvenir sa liste et je commence le travail ; pratiquement une nouvelle rédaction (la troisième) du manuscrit. Une suggestion me crée cependant un sérieux problème.
Mon premier manuscrit totalise 450 pages et l’éditeur me demande de réduire le tout à 300 pages. D’après lui, c’est le nombre magique pour rentabiliser l’édition d’un livre. Je m’arrache les cheveux durant plusieurs jours et une idée me passe par la tête. Dans ce premier manuscrit, mon personnage, Maxime Beaubien, un professeur d’université, reçoit un héritage de son oncle, mais il y a une condition : l’argent doit servir à sortir Montréal et sa région du merdier administratif dans lequel il se trouve. Maxime décide de créer un groupe de pression qui présentera des solutions possibles. Le projet est loin de devenir un succès et il décide de sauter dans la mêlée et de se présenter à la mairie. La décision de se lancer en politique survient dans le manuscrit pas loin de la trois centième page. Pourquoi ne pas terminer ce premier roman avec la décision de mon personnage de se lancer en politique ? C’est ainsi que se termine mon premier roman Le Testament d’Eusèbe.
La portion de 150 pages que j’ai retranchée de mon premier manuscrit devient une ébauche pour un second roman qui suivra mon personnage Maxime Beaubien dans les méandres d’une campagne électorale à la mairie. Ce deuxième roman, Le Candidat me permet de développer la vie personnelle de mon personnage et de son entourage. Ce deuxième roman se termine avec son élection à la mairie et c’est là que l’éditeur avec qui je travaille me suggère un troisième roman qui suivra mon personnage à la tête de la plus grande ville du Québec Montréal. Même si mes trois romans semblent se suivre, ils peuvent être lus individuellement sans difficulté. Le titre de ce dernier roman, Illusion de pouvoir, sous-entend que la vie ne sera pas facile pour Monsieur le Maire Maxime Beaubien.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de tes trois volumes.
J’attends ton prochain livre.
À quand la parution et ta soirée de signature.
Le lancement est prévu pour le 9 novembre à l’Échoppe de fromage.
J’ai adoré, voire dévoré les trois romans.
J’ai très hâte à la parution du quatrième!
Premières réactions à mon nouveau roman sont excellentes. Le lancement officiel aura lieu le 9 novembre à l’Échoppe de fromages.