Le fleuve Saint-Laurent que nous admirons tant, cache sous sa surface un milieu de vie en constante évolution. Les changements à cet écosystème sont créés par une multitude de facteurs qui vont de l’invasion d’espèces étrangères, aux changements climatiques, à l’intervention humaine. Ces interventions qui nous viennent de l’extérieur de l’environnement naturel du fleuve ont une influence sur la faune et les plantes qui s’y trouvent.
La population ne semble pas s’inquiéter des conséquences de la situation. Cette inconscience de la population résulte des reliquats de notre dépendance à l’état paternaliste. Si la population ne s’intéresse pas à une situation, les politiciens ne s’en préoccuperont pas. Les journalistes produisent des articles sur le sujet, mais rarement y a-t-il une réaction des politiciens. D’une part, la population s’en fout et d’autre part les politiciens et leurs bureaucrates n’ont aucune idée des mesures à prendre pour faire face à ces situations. Ces derniers agissent comme témoin de ce qui se trame sous la surface de notre fleuve, ils en prédisent les conséquences, mais ils ne peuvent en faire plus.
Parmi les changements survenus au cours des dernières années, l’invasion d’espèces étrangères comme celles des moules zébrées, qui nous viennent d’Ukraine, a eu des conséquences importantes dans les Grands Lacs, au point où le lac Michigan a perdu une grande partie de sa faune. Ces mêmes moules ont maintenant envahi nos lacs et rivières. Je suis très sceptique sur le résultat des efforts mis en place pour s’en débarrasser. Il est possible pour les plongeurs de récolter des centaines de moules, mais ces dernières se reproduisent à un rythme de 1 million d’œufs par saison. La tâche est possible. L’autre invasion, qui pourrait avoir des conséquences sérieuses, est l’arrivée de la carpe asiatique, un poisson qui n’a pas de prédateurs à cause de sa taille. Cette dernière dévore les herbiers, un habitat essentiel à certaines de nos espèces. Si ces deux envahisseurs ont des conséquences négatives d’autres sont le bienvenu : l’écrevisse à taches rouges qui nous arrivent des États-Unis est plus grosse que notre écrevisse indigène donc plus susceptible d’encourager une pêche commerciale, mais seulement si les bureaucrates du ministère émettent des permis de pêche commerciale.
Les changements climatiques contribuent aussi aux changements à l’écosystème du fleuve Saint-Laurent. Le réchauffement de l’eau a contribué à la quasi-disparition de nos crevettes nordiques et à une abondance soudaine du homard dans l’estuaire. La désoxygénation dont souffre le fleuve affecte le milieu de vie de la morue, du flétan, des huîtres, des moules et des pétoncles.
J’ai énuméré quelques phénomènes, mais il en existe une multitude. Quand ce n’est pas l’invasion d’espèces étrangères ou les conséquences de changements climatiques, ces modifications à l’écosystème du fleuve sont le résultat d’interventions humaines. Un bon exemple est celui des phoques. Dans les années 1970, un nombre important d’OBNL dénonce la chasse aux phoques. Le mouvement prend une ampleur planétaire avec l’intervention et la visite de Brigitte Bardot. Sa visite marque le départ de plusieurs années de mésinformation et désinformation avec le résultat que la pêche commerciale a pratiquement disparu parce qu’il n’y a pas de demande tant pour la peau du phoque que pour sa viande. Les stocks de phoque continuent de croître et cette croissance a une influence sur les stocks de poissons commerciaux.
Beaucoup de sujets pour mes prochains blogues.