Les calmars du Québec !

Lorsque j’effectuais mes recherches sur la migration des homards du Maine vers le golfe du Saint-Laurent, j’ai appris qu’il y avait des calmars dans les eaux du golfe. J’avoue avoir été surpris par cette information. J’ignorais qu’il y avait des calmars dans le fleuve Saint-Laurent. Je suis un amateur de calmars frits et j’ai toujours pensé que ce produit était importé. J’avais raison ; il est toujours importé. Le calmar du Québec n’est pas pêché dans le golfe du Saint-Laurent.

 Le calmar est une espèce migrante et il est présent sur les côtes de la Floride jusqu’au Groenland. Le calmar a toujours été présent dans le fleuve et cette abondance récente est le résultat du réchauffement des eaux du fleuve. Au Canada, la pêche se pratique au large de Terre-Neuve.

Il n’y a pas si longtemps, les Québécois ne mangeaient pas le crabe des neiges, hésitaient à manger le homard et ne savaient pas que le calmar était comestible. Ce dernier était pêché aux Îles-de-la-Madeleine dans les années 1950, mais les captures servaient de « bouette » dans les casiers à homard, le terme utilisé par les Madelinots pour décrire un appât. Le terme est une déformation de mot anglais « bait ». Certains Madelinots possèdent toujours des permis de pêche, mais ils ne sont pas utilisés et, encore plus surprenant, l’Association des pêcheurs propriétaires des îles de la Madeleine ne semble même pas savoir le nom des personnes qui détiennent ces permis. Il y a quelques années, Pêches et Océans Canada avait évalué les stocks et déterminé que jusqu’à 34 000 tonnes de calmars pourraient être pêchées dans les Grands bancs de Terre-Neuve et le golfe du Saint-Laurent. La pêche, au large de Terre-Neuve, est pratiquée par des chalutiers étrangers qui viennent du Japon et de la Russie.

Les calmars représentent une source de nourriture pour divers poissons, oiseaux et mammifères marins, mais le calmar est également vorace et se nourrit de capelans, de crevettes et de morues juvéniles. Les deux dernières espèces sont en difficulté dans le golfe. Les calmars ont une durée de vie de 12 à 18 mois et, pour des raisons inconnues, il y a des fluctuations annuelles dans leur nombre.

 Les calmars que nous consommons sont importés de la Chine, de Taiwan et des États-Unis. Les importations de calmars congelés au Canada en 2020 se sont élevées à 63 millions $. Les exportateurs de calmars font face en ce moment à de nombreuses difficultés reliées à la disponibilité de matières premières et de coûts élevés de production et de transport. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada vient d’autoriser la pêche aux calmars, mais sur une petite échelle. Seuls les détenteurs des vieux permis de pêche des Îles-de-la-Madeleine pourront s’activer. L’émission de ces permis a pour but d’évaluer le stock de calmars aujourd’hui. Les pêcheurs qui ont cessé cette pêche il y a plus de cinquante ans sont sceptiques, mais une entreprise des Îles a accepté d’effectuer la transformation des calmars.

Le réchauffement des eaux du golfe influence la vie aquatique. Les homards du Maine ont migré vers le golfe du Saint-Laurent à la recherche d’eau plus froide, mais les eaux du golfe elles aussi se réchauffent et les homards pourraient quitter le golfe chassés par le réchauffement des eaux. Qu’adviendra-t-il de nos calmars québécois ?

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