Dans mon blogue précédent, je décrivais les dangers qui guettent le plus grand bassin d’eau douce au monde formé des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Dans ce même blogue, je me questionnais sur les autres sources d’eau potable. Je vous présente un sommaire de mes recherches dans le présent blogue.
DESSALEMENT
L’eau des océans représente 97 % de l’eau sur la planète, mais cette eau salée est impropre à la consommation et à l’irrigation pour l’agriculture. Son dessalement pourrait devenir une solution à fort potentiel puisque 40 % de la population de la planète réside à moins de 100 km de la mer. Le dessalement de l’eau de mer est dispendieux et seulement 300 millions de personnes (moins de 4 % de la population mondiale) dépendent du dessalement de l’eau de mer selon l’International Desalination Association (IDA). Étant donné le coût très élevé d’une usine de dessalement, il ne faut pas surprendre que l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis viennent en tête de liste. Nous retrouvons, sur une plus petite échelle, des usines de dessalement en Europe et dans le sud des États-Unis.
Le dessalement a un impact sur l’environnement parce qu’il requiert beaucoup d’énergie et d’eau. L’utilisation de cette technique de production d’eau potable demeure donc marginale.
NAPPE PHRÉATIQUE
Une étude récente publiée dans la revue Nature démontre que les réserves d’eau souterraine ont connu une baisse importante au cours des dernières années. L’étude couvre 40 pays et les eaux souterraines étudiées représentent 75 % de l’eau souterraine dans le monde. Cette baisse s’explique par une diminution des précipitations et la croissance de l’agriculture qui dépend de l’eau souterraine pour son irrigation.
Au Québec, au tournant du millénaire, très peu était connu des eaux souterraines. Pourtant, 25 % de la population québécoise en dépend pour son eau potable. En France, les eaux souterraines représentent la principale source d’eau potable. Montréal possède une nappe phréatique, mais elle ne l’utilise pas pour son alimentation en eau potable. Le niveau de la nappe phréatique baisse de plus en plus dû à un manque d’alimentation en eau de pluie, mais elle est suffisamment importante pour permettre d’y faire du kayak en entrant par une caverne située à Saint-Léonard.
AQUIFÈRE
Un aquifère est une couche souterraine de roches poreuses et perméables dans laquelle l’eau peut s’infiltrer. L’eau souterraine est la ressource en eau potable la plus importante. Elle alimente 20 % de la population québécoise et contrairement aux eaux de surface, il n’est pas nécessaire de la traiter avant de la consommer. Cette eau nous vient des précipitations et de la fonte des neiges. Il n’en demeure pas moins que ces sources d’eau potable sont vulnérables aux sécheresses causées par les changements climatiques et à la pollution causée par les engrais chimiques utilisés en agriculture.
Dans un blogue précédent, je faisais référence à la possibilité de voir la construction de canaux et de pipelines pour acheminer l’eau des Grands Lacs vers les États du Sud. L’idée n’est pas farfelue et elle a été considérée ici au Canada.
GRAND CANAL
Le Grand Recycling and Northern Development Canal aussi connu comme le Grand Canal consistait à un projet pour récupérer l’eau douce des rivières qui se déversent dans la Baie d’Hudson. L’idée était de créer des barrages pour empêcher les eaux douces de se rendre à l’eau salée. Un grand lac d’eau douce serait ainsi créé et un réseau de canalisation dirigerait cette eau vers la baie Georgienne pour augmenter le niveau des Grands Lacs. Cette même eau serait ensuite dirigée vers les états du sud des États-Unis.
Il n’y a pas si longtemps, en 1985, le projet avait intéressé le premier ministre Robert Bourassa et le premier ministre du Canada Brian Mulroney. De grandes sociétés de génie avaient appuyé le concept, mais la crainte d’un impact négatif sur l’environnement empêcha le projet d’aller de l’avant.
Aux grands maux, les grands remèdes. À surveiller.
Pourquoi est-ce que Montréal n‘utilise pas ses eaux souterraines? Est-ce parce que c‘est plus facile ou moins couteux de puiser dans le fleuve?
La nappe phréatique sous une grande ville comme Montréal est fort probablement aussi polluée que les eaux du fleuve.
Conclusion : la protection du Saint-Laurent, qui pour bon nombre de québécois est la source d’eau potable, est encore la meilleure solution et la moins coûteuse.
Tout à fait d’accord.