Quand on se compare.

Mon attention a été attirée cette semaine par un article du Journal de Montréal sur une initiative de la ville de Montréal qui aménage des parcs éponges pour éliminer les refoulements d’égouts et réduire les déversements d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. Dans ces parcs, des puisards sont installés pour réguler le débit d’eau lors de pluies diluviennes. L’eau est ensuite acheminée dans les égouts de manière contrôlée. Et pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Dans ces parcs sont plantés des végétaux qui pourront absorber et filtrer l’eau. Ces plantes auront également la capacité de débarrasser l’eau de contaminants chimiques. Pour en savoir plus, je vous donne le lien de l’article

https://www.journaldemontreal.com/2023/11/07/comment-un-parc-eponge-soulage-les-egouts.

Si j’étais intrigué par l’article, après lecture, je suis devenu sceptique. Combien de fois au cours des derniers mois avons-nous été témoins aux nouvelles de pluies diluviennes et d’importantes inondations un peu partout dans le monde. J’ai de la difficulté à croire que ces parcs éponges pourront faire une différence. Malgré cela, la ville de Montréal a l’intention d’en construire une trentaine dans les deux prochaines années à un coût de 2,9 millions pour chaque parc éponge. La ville de Montréal ne pourra pas être accusée de n’avoir rien fait ; un bel exemple de l’expression attribuée à Ernest Hemingway : « Never mistake motion for progress. »

Pendant ce temps, la ville de Toronto a entrepris, en 2018, la construction d’un tunnel de 10,5 kilomètres pour prévenir les refoulements d’égouts et les déversements d’eaux usées dans le lac Ontario et la rivière Don. Ce tunnel d’un diamètre de 6,3 mètres est creusé dans le roc à une profondeur de 50 mètres. Le projet est connu sous le nom de Coxwell Bypass Tunnel. Le tout sera terminé sur une période de 25 ans avec un coût estimé de 3 milliards $. La première phase du projet devrait être terminée l’année prochaine. Avec ce projet, la ville de Toronto espère éliminer les déversements d’ici 10 ans. Nous sommes loin des parcs éponges.

Les autorités de la ville de Toronto considèrent que l’élimination des déversements d’eaux usées dans le lac Ontario est une responsabilité de notre génération et de la prochaine. La situation est d’autant plus urgente qu’ils anticipent que les changements climatiques nous apporteront des pluies comme en ont connu plusieurs régions du monde durant les dernières années. Montréal nous assure que ses parcs éponges pourront éliminer les déversements basés sur des statistiques du passé. Toronto se prépare aux changements climatiques à venir.

Au Québec, les déversements d’eaux usées ne sont pas pris au sérieux. Dans une récente communication de la Fondation Rivières, cette dernière déclarait que : « Près de 200 villes de la province ne mesurent pas correctement les déversements alors que c’est obligatoire depuis bientôt dix ans et le ministère de l’Environnement ne sanctionne presque pas. » 

Il est possible de consulter le palmarès des villes qui déversent des eaux usées sur le site de https://fondationrivieres.org/.

2 réflexions au sujet de “Quand on se compare.”

Laisser un commentaire