Trump et le Saint-Laurent.

Dans un article paru dans La Presse, Jocelyn Coulon, nous rappelait que le président Trump, dès son retour à la Maison-Blanche, avait confirmé le retrait américain de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui, selon lui, n’aurait pas bien géré la crise de la COVID. Il a par la suite annoncé le retrait des États-Unis de l’UNESCO parce que certaines de ses politiques étaient en contradiction avec les siennes. Sa prochaine cible pourrait très bien être l’Organisation des Nations unies (ONU). Trump, sous prétexte que les États-Unis financent une partie importante (25 %) de ces organisations, prétend que toutes ces organisations doivent lui obéir.

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump a aussi effectué des coupes importantes dans la recherche environnementale. Les organisations et organismes qui effectuent des recherches scientifiques et qui veillent à la santé des Grands Lacs sont touchés par ces coupures. Les Grands Lacs, la plus grande surface d’eau douce au monde est un actif partagé entre nos deux nations et les efforts pour le protéger ont toujours été collaboratifs parce que nous reconnaissons tous l’importance de protégé cet écosystème qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent. Tout n’est pas négatif. Alors qu’il effectuait ces coupes, Trump autorisait des mesures pour lutter contre l’invasion des carpes asiatiques dans les Grands Lacs et le bassin du Saint-Laurent.

Trump ne se préoccupe pas de l’environnement et des changements climatiques qui pourraient détériorer la qualité de l’eau, mais il réalise l’importance de l’eau pour les états du Sud-Ouest américain qui souffrent d’une longue sécheresse. Les réserves d’eau douce du Canada représentent un actif sur lequel il a des visés et il ne s’en cache pas. Durant la campagne présidentielle de 2024, Donald Trump, durant un discours en Californie, affirmait qu’il suffisait d’ouvrir le gros robinet (large faucet) en Colombie-Britannique pour résoudre le problème de sécheresse et de feux de forêt de l’état. Avec une telle déclaration, il ne faudra pas se surprendre si l’idée de détourner les eaux des Grands Lacs vers le sud ne lui passe par la tête, d’autant plus qu’une grande partie des Grands Lacs sont Américains.

La CMI (Commission mixte internationale) qui supervise les Grands Lacs est composée de six commissaires, soit trois nommés par le Canada et trois par les États-Unis. Les représentants américains sont nommés par le Président des États-Unis avec confirmation du Sénat. Si jamais le président Trump avait les yeux sur l’eau douce des Grands Lacs, il n’hésiterait pas à éliminer cette Commission. Une partie des eaux des Grands Lacs sont déjà dirigées vers le sud, dans ce qui est connu comme la diversion de Chicago, vers le Mississippi. Celle-ci existe depuis plus de cent ans. Trump a déjà mentionné qu’il aimerait utiliser l’eau des Grands Lacs pour alimenter la Californie et l’Arizona. Il maintient d’ailleurs que cette étendue d’eau devrait appartenir aux États-Unis parce que la frontière qui divise les Grands Lacs (quatre sur cinq sont partagés) est une ligne artificielle. Il aimerait revoir l’accord de 1908 qui a établi cette répartition.

À suivre et comme l’a mentionné l’un de mes lecteurs : Oremus. Un mot latin signifiant « prions ».

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