Les changements climatiques nous font vivre des extrêmes : d’un côté des pluies diluviennes provoquent des inondations et forcent l’agrandissement des zones inondables et de l’autre, de longues périodes de sécheresse abaissent le niveau du fleuve Saint-Laurent comme c’est le cas actuellement. Il y a lieu de nous inquiéter des inondations, mais la baisse de niveau du fleuve Saint-Laurent est également dommageable.
Dans un récent article, le Journal de Montréal nous informait que, selon les pilotes qui guident les navires, le niveau du fleuve Saint-Laurent n’a pas été aussi bas en 15 ans. Le niveau d’eau est 70 cm plus bas que normalement. Comme nous avons pu le lire dans nos médias, cette baisse de niveau du fleuve perturbe la navigation commerciale et les activités nautiques. Ces perturbations sont faciles à constater avec un coup d’œil aux rives, mais d’autres répercussions ne sont pas aussi évidentes comme la baisse de la capacité de dilution des polluants, l’augmentation des coûts de traitement de l’eau potable sans compter les impacts environnementaux sur la faune et la flore.
Selon Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, deux des usines de traitement des eaux le long du Saint-Laurent seraient vulnérables et pourraient voir leur capacité de production limitée. L’augmentation de la turbidité de l’eau pourrait aussi entraîner une hausse des coûts de production pour l’ensemble des municipalités qui prennent leur eau du fleuve.
La baisse du niveau du fleuve a un impact sur son écosystème. La baisse perturbe le cycle de reproduction de nombreuses espèces et limite les habitats disponibles pour la faune et la flore. Les milieux humides, tels que les herbiers aquatiques, diminuent en grandeur ce qui entraîne la perte d’habitats nécessaire au frai et à l’alimentation des poissons et des oiseaux.
Dans l’analyse de ce dossier, il faut se rappeler que les Grands Lacs représentent la principale source des eaux du fleuve Saint-Laurent. Le niveau d’eau du fleuve est contrôlé par le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent sous l’autorité de la Commission mixte internationale (CMI). La CMI est une structure canado-américaine qui met en œuvre les plans de gestion du niveau du fleuve selon des accords binationaux. Comme pour nous, les Grands Lacs ont enregistré des apports en eau inférieurs à la moyenne avec le résultat que, durant l’été 2025, il y a eu une réduction des apports d’eau des Grands Lacs vers le fleuve Saint-Laurent. Les eaux qui atteignent le fleuve nous viennent du lac Ontario et doivent passer par le barrage Moses-Saunders où le débit de l’eau est régularisé. Si la sécheresse se poursuit, ce qui semble être le cas, le débit vers le fleuve Saint-Laurent pourrait être réduit de nouveau.
La baisse du niveau du fleuve Saint-Laurent qui nous affecte aujourd’hui est considérée comme un phénomène temporaire et cyclique bien que sa fréquence et sa gravité soient en augmentation à cause des changements climatiques. La situation pourrait se détériorer pour le fleuve Saint-Laurent avec l’arrivée de Trump au pouvoir. Le sujet de mon prochain blogue.
… et tu as raison d’être inquiet. La guerre de l’eau que l’on pensait confiné au Moyen-Orient et en Afrique, est à notre porte
Merci de nous informer et de suivre l’évolution de la situation.
Avec son attitude d‘“America First“ il est quasi certain qu‘il va vouloir garder l‘eau des Grands Lacs pour lui.
Il faudra principalement surveiller les agissements de Donald Trump qui se plaint du manque d’eau dans certaines rivières américaines. Il ne serait pas surprenant qu’il tente de dévier l’eau des Grands Lacs vers le sud. Ce n’est pas pour rien qu’il nous menace fréquemment d’annexer le Canada ou que l’on devienne le 51e État américain.
Oremus!!