Une nouvelle cartographie des zones inondables sera publiée en mars 2026 par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre le changement climatique, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Cette nouvelle cartographie a été rendue nécessaire par l’augmentation de la fréquence des pluies diluviennes engendrées par les changements climatiques. Dans le passé, il existait des zones inondables déterminées par les probabilités d’inondation, soit 0-20 ans. La nouvelle génération de cartographie comprendra quatre possibilités (dont les probabilités 20-100 ans) allant de faible à très élevée. Des milliers de résidences qui avaient été inondées en 2017 et en 2019 se retrouveront maintenant dans une zone inondable.
Il y a quelques années, j’avais acquis une résidence sur le bord de la rivière Richelieu. Chaque printemps, je m’inquiétais des possibilités de subir une inondation. Avant d’acheter, j’avais vérifié et la résidence ne se trouvait pas dans une zone inondable. Il n’en demeure pas moins qu’un beau jour de printemps, il y a eu une inondation. Je me vois encore, découragé, assis dans l’escalier menant au sous-sol à regarder l’eau monter lentement. Heureusement, l’inondation ne fut que de quelques pouces, mais elle fut suffisante pour me convaincre de déménager.
Nous pourrions penser que le dévoilement de cette nouvelle cartographie serait anticipé avec beaucoup d’intérêt, mais ce n’est pas le cas. Je lisais récemment dans un article du magazine l’Actualité que 45 % des Québécois qui vivent aujourd’hui en zone inondable ne le savent pas. Pourtant, les inondations sont les catastrophes naturelles les plus dévastatrices, de là l’importance de bien diffuser ces nouvelles zones au public. Certains des maires des municipalités touchées ne sont pas heureux des nouvelles zones qui incluent des milliers de résidences qui sont maintenant exposées à des risques d’inondation. Un conseiller municipal ose même affirmer que les municipalités auraient très bien pu adopter des règlements en conséquence. Difficile de comprendre le raisonnement ; les municipalités n’ont pas les compétences pour déterminer les zones inondables, d’autant plus qu’elles doivent porter une partie du blâme pour avoir livré des permis de construction dans des zones inondables dans le passé.
Cet agrandissement des zones inondables a des conséquences pour les résidents qui se retrouvent dans les nouvelles zones. Il suffit de penser à la baisse du prix des résidences, aux difficultés de revente et à l’impossibilité d’obtenir des assurances. Nous ne pouvons abandonner ces résidents qui subissent de substantielles pertes financières en raison des effets des changements climatiques. Les gouvernements, municipaux, fédéraux et provinciaux, doivent établir un programme de compensation pour ces pertes financières et assister les autorités municipales avec un programme pour faire déménager ou faire disparaître ces résidences des zones à risque. Comme le disait un expert : dans ce dossier, les décideurs doivent réaliser que le passé n’est plus garant de l’avenir.
J’allais écrire que cette situation, due à la crise climatique, n’était la faute de personne. Je me ravise, les changements climatiques c’est justement la faute de tout le monde.
J’aime ta conclusion!
Il n‘y aura définitivement pas de solution facile pour ce problème.
À l’aube de l’an 2100 toutes les villes côtières du monde auront perdu plus de la moitié de leur superficie. La Floride aura perdu la moitié de l’État. La ville de New York sera réduite d’au moins 50%.
Il y a tout de même eu un jour quelqu’un qui a voulu construire en zone inondable! Un particulier ignorant ou, pire, sans conscience. Ou encore, des entrepreneurs cupides aidés de municipalités soucieuses d’agrandir leur assiette fiscale pour offrir à leurs citoyens ce qu’ils réclament à grands cris. Finalement, des gouvernements du Québec, et sans doute d’ailleurs aussi, qui n’ont pas osé affronté la réalité de front. Et nous élisons les gouvernements. Nous sommes tous des assassins nous montrait ce film d’André Cayatte!