Accès au fleuve.

L’un des motifs qui m’ont amené à m’intéresser et à écrire sur le fleuve Saint-Laurent est le deuil que j’ai ressenti avec la perte d’accès au fleuve lors de la construction de la Voie Maritime et de la 132. Je suis né à Saint-Lambert à quelques centaines de mètres des rives. Je me souviens, encore aujourd’hui, de mes promenades du dimanche matin avec mon père sur les rives du fleuve bordées alors de majestueux ormes et de la baignade à la plage publique. Ce deuil ne s’est pas manifesté immédiatement. Lors de la construction, j’étais un adolescent avec beaucoup d’autres soucis en tête. Je n’ai donc réalisé cette perte d’accès que quelques années plus tard lorsque j’ai fondé une famille. Pas de promenade avec mes enfants et encore moins de baignade.

Redonner un accès au fleuve à la population n’est pas une mince tâche. Le lit du fleuve est propriété de l’État, mais les terrains qui bordent les rives sont des propriétés privées. Près de 90 % des rives appartiennent au privé et ne sont pas accessibles au public. Dans plusieurs municipalités, les rives sont occupées par des installations portuaires et autres infrastructures. L’accès au public se limite à une minorité de sites où il est possible de trouver des parcs, des quais, des rampes et des plages.

Une majorité de la population semble croire qu’un accès au fleuve se traduit par une baignade dans le fleuve. Nos politiciens municipaux ont compris cette interprétation et nous ont promis au cours des dernières années des plages où, selon eux, il est possible de se baigner. La qualité de l’eau de ces plages est surveillée et les informations sont mises à jour quotidiennement par la Ville de Montréal. L’accès à ces plages peut être interdit après de fortes pluies en raison de débordements d’eaux usées.

Certaines de ces plages ne sont rien de plus que des vœux pieux ; la plage de l’Île Charron, dont l’aménagement a coûté 2,6 M$ en 2016, n’est plus accessible à la baignade depuis 2020. La ville de Longueuil explique que la plage a été fermée à la baignade due à la nécessité de travaux majeurs pour améliorer la qualité des eaux. Des travaux majeurs à la plage ou au Centre d’épuration Rive-Sud ? Je vous rappelle que la plage de l’Île Charron a été aménagée voisine du Centre d’épuration. La fermeture de la plage aurait quelque chose à voir, avec une réalité surprenante : la ville de Longueuil détient le premier rang des grandes villes du Québec pour le déversement d’eaux usées. La ville procède à des investissements importants pour remédier à cette situation.

               Si les projets d’accès au fleuve dépendent, sine qua non, de l’aménagement d’une plage permettant la baignade, les projets d’accès seront rares tant et aussi longtemps que notre fleuve fera l’objet de déversement d’eaux usées. Il y a peut-être des solutions de rechange. Durant une promenade sur les rives de la Seine à Paris il y a quelques années, j’ai découvert la piscine Joséphine Baker.

3 réflexions au sujet de “Accès au fleuve.”

  1. Oui les déversements d‘eaux usées sont une cause majeure de la pollution et je ne veux surtout pas passer pour un avocat du diable mais tant et aussi longtemps que la pollution des Grands Lacs ne sera pas réglée il est inutile pour nous de dépenser des grosses sommes pour essayer d‘assainir notre beau St-Laurent.

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  2. Juillet 1949, de 230 Mercille au pied de la rue Victoria, on passait à l’eau du bon temps en ces temps merveilleux..

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  3. Juillet 1949….Philippe Michel de Grandpré allait à la Plage de Saint-Lambert.
    Quant à moi, je naîtrai le 25 décembre 1949.
    Mon premier accès soutenu à une zone de baignade date de l’ouverture de la Piscine de la Voie Maritime, sur Riverside.
    Autrement, je me baignais à la pataugeoire du Parc Lespérance….prétendant nager avec les mains qui touchaient le fond, faisant le tour de la « colonne à têtes de lions » au centre du bassin.
    À l’arrivée de la grande piscine, pas moins de 1200 jeunes de Saint-Lambert s’inscrivaient à des cours de natation en juillet, histoire de rattraper le temps perdu.
    Je tiens l’info de Richard « Dick » Cuttell, moniteur en chef de cette piscine de 1961 a 1965….et dont on célébrait les 83 chandelles hier, le 24 mai 2025. Cette piscine exceptionnelle a été le point névralgique des loisirs d’été des jeunes lambertois pendant de nombreuses années, avec son « snack bar », sa section des Jeux , sa grande pataugeoire, jardins de promenade, terrain de baseball, et supervision/animation hors-pairs. On y a produit régulièrement des « danses du vendredi soir » avec l’émission de radio très populaire « Like Young », des spectacles de magie de « Magic Tom », la visite de vedettes sportives tels que Maurice Richard, tout cela concocté par le Service des Loisirs de monsieur Eric Sharp (directeur 1957/1986).

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