Du phoque, c’est bon ?

Les phoques sont de plus en plus nombreux dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. Ils seraient plus de 10 millions dans l’est du pays et leur présence a des conséquences. Les pêcheurs se plaignent et accusent les phoques de diminuer les stocks de morues, de harengs et de maquereaux. Un phoque adulte peut manger jusqu’à 1000 kilos de poissons et de fruits de mer par année. Malgré leur nombre, ils ne sont pas chassés commercialement à cause de la faible demande pour leur viande, pour leur huile riche en oméga-3 et pour leur fourrure qui peut être transformée en bottes et en vêtements.

Pourtant, dans le passé, des centaines de milliers de phoques étaient tués chaque année pour répondre à la demande du marché mondial de la mode. Cette chasse au phoque a été durement affectée et dénoncée dans les années 60 par des personnalités bien connues comme Brigitte Bardot et Paul McCartney et des organisations comme Greenpeace qui dénonçaient l’abattage des blanchons. Je dois avouer que les images des blanchons ensanglantés gisant sur les banquises m’avaient aussi révoltées. Aujourd’hui, la chasse aux bébés phoques est interdite et celle des adultes est encadrée, mais le dommage est fait. La chasse au phoque aujourd’hui se limite à 3000 bêtes, même si Pêches et Océans Canada a fixé des quotas annuels de 60 000 phoques.

Pour rectifier cette situation, il devient donc impératif de créer une demande pour la viande du phoque. La fourrure de quelque animal que ce soit n’est plus en vogue. Lorsque la chasse aux blanchons a été dénoncée, 36 pays, dont l’Union européenne et les États-Unis ont interdit l’importation de fourrure de phoque et d’autres dérivés.

Il est difficile d’imaginer une solution à court terme, mais il ne faut pas oublier que la viande de phoque est comestible. Si nous nous fions à ceux qui en ont mangé, elle est tendre et goûteuse. Les nutritionnistes nous confirment aussi qu’elle est nutritive et riche en fer. Nous ne retrouvons pas la viande de phoque dans nos assiettes parce que nous ne la connaissons pas. Le premier pas pour la rendre accessible dépend de nos restaurateurs. Un restaurant qui contribue à cet objectif est le restaurant Côté Est à Kamouraska qui offre sur son menu un burger de viande de phoque baptisé ironiquement « Bardot Burger ». En Haute-Gaspésie, Fourchette bleue, est un programme de valorisation des espèces marines méconnues du Saint-Laurent et elle encourage la consommation des produits du phoque. Sur le site de l’organisme, il est possible de trouver des recettes, dont les côtes levées de phoque, le filet de phoque séché aux épices, le tataki de phoque et bien d’autres. Il est possible de se procurer de la viande de phoque sur le site de la Boucherie Côte-à-Côte. À Montréal, la poissonnerie La Mer vous offre des saucisses de phoque, des peperettes et des hamburgers. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le site canadiansealproducts.com.

La surpopulation de phoques est un problème qui reste sans solution, mais la nature avec le réchauffement de la planète, la disparition des banquises et le manque de nourriture se chargera du problème.

4 réflexions au sujet de “Du phoque, c’est bon ?”

  1. Malheureusement, parfois l‘homme essaye d‘imposer des solutions pour des problèmes que Mere Nature a déjà solutionnée.

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