Les espèces envahissantes modifient la biodiversité du Saint-Laurent. Nous trouvons aujourd’hui dans notre fleuve des espèces, des plantes, des champignons et des micro-organismes qui n’étaient pas là il n’y a pas si longtemps. Plus de 180 espèces envahissantes ont été recensées. Nous ne sommes pas les seuls à vivre ce phénomène ; plus de 37 000 espèces invasives ont été recensées dans le monde. Ces envahisseurs supplantent les espèces indigènes et modifient la biodiversité. Elles engendrent des coûts énormes dus à l’impact sur l’alimentation et la santé humaine.
Dans mes deux derniers blogues, j’ai écrit sur les invasions des moules zébrées et de la carpe asiatique et je pourrais continuer sur ce thème durant plusieurs semaines. Je pense entre autres au gobie à taches noires qui se gave de moules zébrées sans pour autant les éliminer. Le gobie est présent dans le fleuve, mais n’a pas encore envahi les rivières. Il y a aussi le crabe vert qui s’approcherait des Îles de la Madeleine. Le crabe vert est l’une des « 10 espèces les plus indésirables au monde » selon Pêches et Océans Canada. Ce dernier se nourrit d’herbe de mer (zostère marine), un habitat essentiel pour nos poissons et nos homards.
Certains des envahisseurs nous arrivent des Grands-Lacs, d’autres nous viennent du sud comme le crabe vert qui a commencé à envahir la cote américaine dans les années 1800. Sa migration vers le nord est lente et ce n’est qu’en 1980 qu’il a atteint la Nouvelle-Écosse. Chaque invasion a son histoire, mais une qui m’a frappé est celle de l’arrivée de la tanche dans le fleuve Saint-Laurent. La tanche est un poisson d’eau douce originaire de l’Europe et de l’Asie. L’arrivée des tanches que nous retrouvons aujourd’hui dans notre fleuve date d’à peine quarante ans. Une trentaine de spécimens furent importés en 1986 illégalement d’Allemagne dans le but d’en démarrer l’élevage dans des étangs situés en bordure du Richelieu. En 1991, suite aux inondations, la tanche s’est évadée des étangs et elle s’est introduite dans le Richelieu.
Ce qui me frappe dans l’histoire de la tanche est la rapidité avec laquelle elle a envahi le fleuve Saint-Laurent. L’explication la plus plausible est son taux de fécondité. La femelle pond entre 300 000 et 800 000 œufs durant sa période de reproduction.
Les espèces envahissantes ne sont pas les seuls à causer des problèmes. Des plantes ont aussi envahi nos eaux. Entre autres, nous retrouvons la châtaigne d’eau qui forme des colonies denses qui étouffent la biodiversité aquatique et le myriophylle à épis qui altère les habitats de reproduction des poissons et réduit l’oxygénation de l’eau. Ces plantes nous arrivent dans l’eau de ballast des navires.
Il est impossible de se débarrasser de ces envahisseurs. Nous devons apprendre à vivre avec elles.
Je ne suis pas qualifié pour émettre une opinion mais je vais quand-même le faire, je crois que le réchauffement de notre planète joue un role dans tout ça. Récemment ils ont découvert quelques espèces envahissantes dans le lac Brome et, l‘été prochain, ils y aura possiblement un projet mené par des étudiants pour regarder ça. Espérons que les informations recueillies seront utilisées utilement.
Tous les Fleuves et Rivières du monde sont contaminés depuis des siècles ainsi que les océans. Tout provient des navires qui ont commencés à circuler de par le monde avec leur marchandise. IL n’y a plus rien à faire sauf tenter de trouver les façons de réduire la contamination ce qui ne sera pas facile.