La Chine ne nous exporte pas que des produits électroniques et des virus comme la covid-19, elle nous a également envoyé la carpe asiatique qui est en voie d’envahir le fleuve Saint-Laurent. Il existe quatre sortes de carpes asiatiques : la carpe à grosse tête, la carpe argentée, la carpe des roseaux et la carpe noire. Nous avons tous vu aux États-Unis des carpes sauter jusqu’à trois mètres de la surface de l’eau, lorsqu’effarouchée. C’est la carpe argentée qui joue ainsi à l’acrobate.
Pour l’instant, seule la carpe de roseau a été repérée dans le fleuve Saint-Laurent. Les scientifiques du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs nous ont informés en 2017 de l’arrivée de la carpe de roseau. Comme ils en ont l’habitude, les scientifiques nous annoncent que l’arrivée de ces indésirables représente une menace environnementale et économique et un grave danger pour nos poissons indigènes. Ils proposent des moyens pour en limiter la progression, mais admettent qu’il est impossible de se débarrasser de ces carpes. Malgré cette constatation, le gouvernement du Québec a créé un Programme de lutte contre leur présence dans nos eaux.
La carpe asiatique aurait été introduite en pisciculture dans le sud des États-Unis dans les années 1960-1970 par des pisciculteurs américains pour contrôler les algues et les parasites dans les bassins d’élevage du Sud. Des inondations ont permis à ces poissons de s’évader et de coloniser le Mississippi pour ensuite venir dans le Saint-Laurent en passant par les Grands Lacs.
Il existe dans le fleuve Saint-Laurent des carpes indigènes, mais celles-ci ne sont pas bien équipées pour rivaliser avec les carpes asiatiques. Elles sont d’abord plus petites. Les carpes asiatiques peuvent atteindre un mètre de long et 40 kg à l’âge adulte. Elles sont voraces et peuvent consommer jusqu’à 40 % de leur poids tous les jours. La carpe de roseau que nous retrouvons dans le fleuve se nourrit de végétation aquatique et ne laisse pas grand-chose à nos espèces indigènes tant comme nourriture, que zones de frai.
Les experts du ministère de l’Environnement du Québec surveillent la progression des carpes asiatiques dans nos eaux. Ils ont récemment capturé des carpes de roseau de plus d’un mètre de long dans le lac des Deux Montagnes. D’autres captures ont été effectuées dans le secteur de Contrecœur et dans la rivière Richelieu. Seule la carpe de roseau a été détectée dans le fleuve, mais la carpe argentée et la carpe à grosse tête sont déjà dans le lac Michigan et ne tarderont pas à venir s’établir chez nous.
Il paraît qu’une fois dans le fleuve il est impossible de s’en débarrasser. Aussi bien apprendre à les cuisiner. La carpe est préparée de différentes façons dans plusieurs pays, mais elle n’apparaît pas souvent dans nos assiettes. Un beau sujet pour un blogue à venir.
Très inquiétant
Oui, mais il faut voir le positif. Elles sont bonnes à manger.
Tes articles sont toujours fascinants a lire, très intéressants et bien recherchés. Bravo.
Merci Bob.
Tu me fais me souvenir d’un inventaire de la végétation aquatique que je faisais au début de l’été dans les années 90. Marchant péniblement en waders dans les herbiers entre les îles de Contrecoeur, d’énormes carpes communes (l’espèce indigène) venaient se frotter contre mes jambes, me prenant pour un congénère. Lorsque l’eau se réchauffe, elles se rassemblent pour la fraie dans les hauts fonds herbeux. Je me suis prise à leur rendre leur câlin et flattant leurs flancs!