Les moules zébrées ont envahi le fleuve Saint-Laurent et nos lacs. La progression rapide de cette invasion nous a pris par surprise. Nous savons aujourd’hui qu’une moule zébrée femelle peut pondre jusqu’à 1 million d’œufs par saison de reproduction. Ce taux de reproduction permet aux moules de coloniser de nouveaux habitats à une vitesse insoupçonnée et d’atteindre des densités de 100 000 individus par mètres carrés.
Les moules zébrées sont de petites moules d’eau douce qui ont été détectées dans les Grands Lacs au milieu des années 1980. Elles se sont ensuite propagées dans le fleuve Saint-Laurent et sur une multitude de plans d’eau de la province. Entre autres, nous les retrouvons dans les lacs Memphrémagog, Magog et Mistassini. Elles sont originaires de l’Ukraine et du sud de la Russie et elles sont arrivées fort probablement dans les eaux de ballast des navires qui nous arrivaient de l’Europe. Ces petites bêtes ont eu des impacts significatifs sur nos écosystèmes aquatiques.
Elles sont nombreuses et elles filtrent jusqu’à un litre d’eau par jour, retirant le plancton, un nutriment essentiel à d’autres espèces. Elles se fixent aussi sur toutes les surfaces solides obstruant les prises d’eau des centrales électriques et des usines de traitement des eaux. Lorsqu’elles ont été découvertes dans le fleuve, de nombreux observateurs et journalistes nous prédisaient une catastrophe à court terme. Mais, voyez-vous, la moule zébrée n’est pas la seule à avoir immigrée ici. La moule quagga, plus grosse que la moule zébrée, est arrivée peu de temps après du même coin de la planète et a ralenti la progression de sa consœur.
La nature nous surprend tous les jours. Ces moules, en mangeant le plancton, ont mis en danger plusieurs espèces indigènes, mais elles ont aussi créé un environnement favorable à d’autres espèces. Les moules se rassemblent dans des colonies serrées qui offrent à certaines espèces un abri et de la nourriture. Un petit poisson nommé gobie à taches noires y trouve son compte. C’est une espèce envahissante qui se retrouve dans le fleuve Saint-Laurent de l’Ontario à la Rivière-Ouelle.
Si les conséquences de l’arrivée des moules zébrées ne font plus les manchettes, il ne faut pas pour autant les ignorer. Suffit de voir les dommages qu’elles ont causés dans les Grands Lacs aux usines de traitements des eaux et aux canalisations qui fournissent l’eau potable aux résidents et aux usines d’énergie nucléaire. Le coût des dommages s’élève à plusieurs milliards de dollars. Au Québec, la ville de Magog a voté un budget de 1,2 million $ pour retirer des moules zébrées de la conduite d’eau de l’usine de filtration.
La moule zébrée, une fois établie dans un plan d’eau, est indélogeable. Un article de La Presse faisait état des tentatives d’éradication dans le lac Massawippi. Des équipes de plongeurs descendent dans le lac, couteaux en main, pour les déloger. Je me permets d’être sceptique devant cette tentative devant ces moules qui sont en mesure de se reproduire à un rythme effarant. D’un autre côté, j’ai confiance en la nature qui, un jour, trouvera une solution.
J’avais déjà lu que les moules zébrées étaient entrées aux USA par le Mississipi et avaient remontées jusqu’aux Grands Lacs et ensuite dans le St-Laurent. Malheureusement il n’y a rien qui puisse les éliminées. Un jour peut-être on trouvera un remède.
Les moules descendent le Mississipi. Ils envahissent tous les cours d’eau.
La moule zébrée est de plus en plus problématique dans le lac Brome tout comme a beaucoup d‘autres endroits tel que mentionné dans ton article.
Merci pour le commentaire Robert.
Vraiment inquiétant, tout comme toi je fais confiance à la nature La question qui tue
Combien de temps prendra la nature pour régler ce problème 🤔
La nature a tout son temps.