Une promesse électorale de 290 pages.

Le premier ministre, François Legault, publiait en 2013, un livre intitulé Cap sur un Québec gagnant- le projet Saint-Laurent. Étant donné mon intérêt pour notre fleuve, le livre a attiré mon attention et je dois avouer que son contenu était emballant. Dans son livre, il proposait de créer au Québec un projet de vallée de l’innovation le long du fleuve Saint-Laurent l’équivalent d’un Silicone Valley qui serait baptisé Projet Saint-Laurent. Aujourd’hui, dix ans plus tard, force est de constater que le projet n’a pas levé sauf pour quelques propositions.

Le livre proposait plusieurs projets « d’embellissement » du fleuve Saint-Laurent pour que notre fleuve devienne un facteur d’attraction pour les investisseurs. J’ai de la difficulté à comprendre que la justification pour ces projets d’embellissement visait à attirer des investisseurs alors qu’une raison plus valable aurait été l’idée d’améliorer la qualité de vie de 80 % de la population du Québec qui vit près du fleuve Saint-Laurent. Parmi ces projets retrouvés dans le livre, il est proposé de se réapproprier les terrains contaminés situés près du fleuve pour y construire des quartiers urbains et il propose de redonner à la population l’accès aux berges.

Des vœux pieux, mais accompagné de propositions plus surprenantes. Il propose aussi d’augmenter le transport fluvial sur le fleuve, une source de pollution, et encore plus surprenant dans le monde d’aujourd’hui, il est en faveur de l’exploitation des hydrocarbures dans le golfe. Dans le livre, François Legault considère le fleuve Saint-Laurent comme un « trésor » à exploiter pour le développement économique de la province. Le fleuve Saint-Laurent a toujours été exploité avec des résultats mitigés.

Dans le monde d’aujourd’hui, le transport maritime et l’exploitation des hydrocarbures devraient être loin dans la liste des objectifs du gouvernement. Nous polluons le fleuve Saint-Laurent depuis des centaines d’années. Cette pollution a diminué, mais il reste beaucoup à faire et la situation plutôt que de s’améliorer s’aggrave avec les changements climatiques. Nos systèmes d’égouts n’arrivent plus à récupérer les pluies diluviennes qui s’abattent sur nous avec le résultat que les déversements d’égout non traités dans le fleuve sont de plus en plus importants. Tout notre système de récupération des eaux d’égout et des eaux fluviales doit être revu. Le problème avec un tel projet c’est qu’il n’intéresse pas la population même s’il est devenu une priorité. Un parti politique ne se fera pas élire avec un tel projet.

Le Projet Saint-Laurent représente une promesse électorale attrayante pour la population du Québec tout comme le 3e lien entre Québec et Lévis est attrayant pour la région de Québec. Il ne sera pas surprenant de voir le Projet Saint-Laurent revenir dans les manchettes durant la prochaine période électorale tout comme le lien Québec-Lévis, mais les deux projets ne verront pas le jour parce qu’ils sont irréalistes et trop dispendieux.

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