Sur du sel !

Les Îles de la Madeleine reposent sur d’énormes dômes de sel et l’origine de ces dômes est surprenante. Une bonne description se trouve sur le site web des mines Seleine qui exploite cette ressource. Les Iles sont situées sur un plateau baptisé madelinien. Difficile à croire, mais il y a 360 millions d’années, ce plateau était situé au niveau de l’équateur. Il formait une vallée et périodiquement cette vallée se remplissait d’eau de mer. Cette eau s’évaporait au soleil et laissait des dépôts de sel. Durant des millions d’années, ce sel s’est accumulé et a formé des montagnes de sel. Avec la dérive des continents, le plateau s’est retrouvé à son endroit actuel et est devenu les Îles de la Madeleine. C’est grâce à ces dômes de sel que les Îles de la Madeleine se sont retrouvées à la surface de l’eau.

Ces dômes sont énormes et n’ont été découverts qu’en 1972. Aujourd’hui, l’extraction du sel se fait à Grosse-Île par des équipements lourds qui circulent à travers des galeries et des chambres souterraines. Plus de 1 300 000 tonnes métriques sont extraites chaque année et cette exploitation se fait jusqu’à une profondeur de 489 mètres. Ce sel sert au déglaçage des routes du Québec. Depuis quelques années, les Îles produisent du sel de cuisine, mais ce dernier est obtenu par l’évaporation de l’eau de mer.

Lorsque j’ai visité les Îles de la Madeleine et que j’ai découvert pour la première fois l’existence des mines Seleine, j’aurais bien aimé y descendre et voir de visu ces immenses cavernes et l’exploitation de ces gisements de sel, mais j’ai dû me contenter du Centre d’interprétation. Il me semblait alors qu’une visite à l’intérieur de la mine pourrait devenir une destination avec un fort potentiel international. Une résidente des îles m’a informé qu’il y avait déjà eu des visites de la mine, mais qu’elles avaient cessé à la suite d’une importante infiltration d’eau de mer accompagnée d’inquiétants mouvements de terrain dans la mine. C’était il y a plus de 25 ans. La situation était suffisamment sérieuse pour obliger l’arrêt des opérations de la mine pendant 2 ans. Plus de 200 employés furent alors mis à pied. Il est réaliste de penser que les autorités auraient cessé les visites de la mine par des touristes.

Ce n’est qu’en 1972 que La Société québécoise d’exploitation minière (SOQEM) a annoncé la découverte de la mine. L’exploitation, de la seule mine de sel au Québec, ne débute qu’en 1978. La société canadienne de sel (Sel Windsor) achète la mine en 1988. En 2009, le groupe allemand K+S Windsor Salt est devenu le propriétaire de la mine Seleine et, en 2021, la société de portefeuille américaine Stone Canyon Industries Holding de Los Angeles, faisait l’acquisition des actifs miniers de K&S.

Je trouve malheureux qu’une ressource naturelle si unique ne soit pas propriété d’une société québécoise.

15 réflexions au sujet de “Sur du sel !”

  1. Tu as bien raison Michel.
    Mais tu sais, il arrive que les Québécois se plaignent et ne vont pas plus loin.
    Je réalise que des organisateurs, des gens qui ont du leadership, est comme la pénurie de main-d’œuvre, ça ne court pas les rues.

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  2. Autant les iles ont dérivés depuis des millions d’années, actuellement avec le réchauffement de la Planète , le danger se fait de plus en plus rapproché pour que les iles disparaissent au cours de 50 prochaines années. Je suis allé aux Iles à deux reprises et on dirait qu’â chaque grosse tempête la mer mange de plus en plus de terrain. Il faudra avec le temps construire des ponts entre Havre Aubert et Cap aux Meules, et aussi jusqu’à Grande Entrée et Grosse Ile Nord. Quant à la possession de la mine de sel, tu as absolument raison les Gouvernements auraient du en prendre possession d’autant plus que le sel sert à au déglaçage des routes l’hiver.

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  3. Bravo Michel!

    Article on ne peut plus intéressant!
    Quand même plus que triste de voir nos richesses naturelles passées, encore une fois, aux mains des étrangers.

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  4. Mon père qui avait comme clients la plupart des dentistes de Montréal , avait comme client un orthodentiste qui possédait des intérêts dans les mines de sel des Iles. Je ne me souviens pas du nom, mais je sais qu’il demeurait à Outremont sur une petite rue à l’ouest de Vincent-D’indy entre Côte Ste-Catherine et Édouard-Montpetit où il possédait un petit cottage. Quand j’habitais au Sanctuaire, j’ai eu l’occasion de passer en avant de son cottage avec l’instruction de mon père.

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