Partout du plastique

Dans un récent blogue intitulé « crise invisible », j’avais écrit un paragraphe sur les microplastiques qui se retrouvent dans le fleuve Saint-Laurent. Je ne croyais pas à ce moment que le problème du plastique ferait les manchettes cette semaine. Lorsque nous pensons à la pollution de plastiques, nous voyons des images de milliers de bouteilles qui flottent à la surface de nos rivières et des océans. Ce que nous ne voyons pas sont les microplastiques. Ces derniers représentent un problème environnemental majeur en raison de leurs effets néfastes sur la faune et la santé humaine. Ces minuscules morceaux de plastique sont microscopiques et sont souvent utilisés dans des produits pharmaceutiques et des produits cosmétiques. D’autres proviennent d’objets en plastique de plus grandes dimensions qui se fragmentent et se dégradent dans l’environnement. Suffit de penser aux produits d’emballages et aux sacs de plastique. Ces particules de plastique s’infiltrent partout. Nous pouvons en trouver dans les sources naturelles, dans les eaux du robinet et dans les eaux embouteillées. Il faut parfois des centaines d’années pour que ces microplastiques se décomposent de là l’importance de cesser l’utilisation du plastique.

Le fleuve Saint-Laurent serait l’un des cours d’eau les plus pollués aux microplastiques sur la planète selon des scientifiques de l’Université McGill qui ont étudié des échantillons dans un tronçon du fleuve entre le lac Saint-François et la ville de Québec. Toujours selon ces scientifiques de l’Université McGill, les microplastiques retrouvés dans les sédiments et l’eau de surface du fleuve seraient de la même ampleur que celles mesurées près des villes les plus peuplées de la Chine. Ce n’est que depuis 2016 que le gouvernement du Canada a commencé à investir dans des projets de recherche pour mesurer les effets des microplastiques sur les milieux aquatiques, sur la façon dont ils s’accumulent dans la chaîne alimentaire et leurs effets sur la santé et la reproduction des animaux aquatiques. Il faut croire que les résultats sont probants. En juillet 2018, le gouvernement du Canada a banni la fabrication et l’importation des microbilles dans les articles de toilette comme les nettoyants pour la peau ou les dentifrices.

Ces microplastiques se retrouvent dans notre sang parce qu’ils font maintenant partie de notre chaîne alimentaire. Nous en retrouvons dans le sel marin utilisé dans nos plats, dans les huîtres et dans les fruits de mer. Dans une étude italienne sur 257 patients qui avaient subi une chirurgie, des particules de microplastiques ont été retrouvées dans 58 % des patients. La présence de ces particules augmente le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral. Cette étude arrive à ces conclusions, mais elle n’arrive pas à déterminer comment ces patients se sont retrouvés avec ces microplastiques dans leur corps.

Alors que je rédige ce blogue, je lis dans le Devoir (23 avril 2004) qu’Ottawa accueillera 175 pays afin de débattre sur la pollution du plastique et possiblement arriver à un accord mondial sur son utilisation. Dans l’article du Devoir, Alexandre Lillo, un professeur au Département des sciences juridiques de l’UQAM déclare que les pays sont loin d’un accord. Certains pays désirent réduire la production de plastique alors que d’autres favorisent le recyclage.

Les pays se parlent. C’est à peu près temps.

4 réflexions au sujet de “Partout du plastique”

  1. Ce n’est pas surprenant. Les CINQ grands lacs représentent une quantité IMMENSE d’eau douce qui nous arrive au Québec. Par contre quand on voit des reportages en provenance d’Asie c’est incroyable ce que ces eaux peuvent charrier et qui se déversent dans les océans. MAIS je ne peut croire que le St-Laurent serait un des cours d’eau le plus pollué aux microplastiques de la planète.

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