Pour l’humanité.

Il est dans intérêt de l’humanité de protéger certains attributs du fleuve Saint-Laurent et de ses berges. Notre fleuve possède des attributs d’intérêt mondial et je me permets de vous faire connaître trois de ces attributs qu’il est possible de visiter et que nous avons la responsabilité de protéger.

 Les mines de sel des Îles de la Madeleine sont le résultat de la longue évolution de notre fleuve et de son histoire. Les Iles sont situées sur un plateau nommé madelinien. Difficile à croire, mais ce plateau était situé au niveau de l’équateur il y a 360 millions d’années. Il formait une vallée et périodiquement cette vallée se remplissait d’eau de mer. Cette eau s’évaporait au soleil et laissait des dépôts de sel. Durant des millions d’années, ce sel s’est accumulé et a formé des roches de sel. Avec la dérive des continents, le plateau s’est retrouvé à sa situation actuelle. C’est grâce à ces dômes de sel que les Îles de la Madeleine se retrouvent à la surface de l’eau.

Ces dômes sont énormes et n’ont été découverts qu’en 1972. Aujourd’hui, l’extraction du sel se fait par des équipements lourds qui circulent sous terre à travers des galeries et des chambres. Plus de 1 300 000 tonnes métriques sont extraites chaque année. Lorsque j’ai visité les Îles de la Madeleine et que j’ai découvert pour la première fois l’existence de ces mines, j’aurais bien aimé y descendre et voir de visu ces immenses cavernes et l’exploitation de ces gisements, mais j’ai dû me contenter du Centre d’interprétation des mines Seleine. Il me semble qu’une visite à l’intérieur de la mine pourrait devenir une destination avec un potentiel international étant donné ses origines. Un courriel au Bureau d’information touristique des Îles pour m’informer des raisons pour lesquelles les visites n’étaient pas possibles est demeuré sans réponse.

Il y a quelques années, j’ai effectué le tour de la Gaspésie et c’est là que j’ai découvert le Parc Nationale de Miguasha suite à la recommandation de ma sœur Louise, une environnementaliste notoire. J’étais sceptique au départ, mais je n’ai pas regretté ma visite. Le parc a été établi pour protéger la falaise fossilifère du parc où il est possible de trouver des fossiles de poissons et de plantes qui datent de l’origine des premiers vertébrés terrestres qui existaient il y a plus de 380 millions d’années. C’était l’époque où d’étranges espèces amorçaient leur passage de l’eau à la terre. L’importance de ce site paléontologique majeur est reconnue à travers le monde et il apparaît sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après une visite de l’exposition permanente du parc, « De l’eau à la terre » qui présente les spécimens fossiles parmi les plus beaux de la collection, il est possible d’effectuer une randonnée qui longe la falaise fossilifère. Le site continue de surprendre : aussi récemment qu’à l’automne 2013, le parc a dévoilé un fossile unique au monde. Ce fossile constitue le tout premier spécimen complet jamais découvert sur la planète d’Elpistostege watsoni, une espèce de poisson à nageoires charnues d’une importance capitale en biologie évolutive.

Si le parc Miguasha nous permet de comprendre l’évolution des espèces, l’Île d’Anticosti nous permet l’étude de la première extinction massive qu’a connue la vie sur terre. Les roches sédimentaires de l’île permettent l’analyse de 10 millions d’années de l’histoire de la vie sur terre. Ces roches sédimentaires représentent une richesse pour les chercheurs du monde entier. Le gouvernement fédéral vient de transmettre (1er février 2022) la candidature de l’Île pour figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

5 réflexions au sujet de “Pour l’humanité.”

  1. Tes articles sont toujours bien intéressants et c‘est évident que tu passes beaucoup de temps pour rechercher l‘information. Je t‘encourage fortement a continuer.

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  2. Allo, il y a déjà eu des visites guidées de la mine de sel. J’imagine que la demande devait être très grande compte tenu de l’affluence grandissante de visiteurs aux îles. Je sais aussi qu’en 1995, il y a eu une importante infiltration d’eau de mer accompagnée d’inquiétants mouvements de terrains dans la mine et qu’il a fallu interrompre l’exploitation pendant un certain temps. Peut être est-ce à ce moment là que les visites ont arrêté.

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