Sous la surface

J’avais pris une pause dans la rédaction de mes blogues pour me permettre de terminer mon roman, FFQ pour le Québec. Le roman est maintenant disponible en français et dans une version anglaise. Lors du lancement, plusieurs de mes lecteurs m’ont fait plaisir et m’ont surpris, en me demandant quand je reprendrai mes blogues sur le Saint-Laurent. Cette simple question est devenue pour moi un encouragement à reprendre ces blogues sur le fleuve Saint-Laurent, ce grand négligé.

Plus de 80 % de la population du Québec vit sur les rives du Saint-Laurent et de ses tributaires. Il y a plusieurs raisons qui expliquent ce désir de s’installer sur le bord d’un fleuve : pour boire son eau, essentielle à la vie, pour se déplacer, pour exploiter ses richesses, pour se divertir, pour s’y rafraîchir et pour qu’il nous offre un endroit pour y déverser nos excréments et nos vidanges. Difficile de comprendre la logique derrière l’idée de déverser nos excréments dans un fleuve pour ensuite assainir l’eau contaminée pour pouvoir la boire. Malgré cette incongruité, nous sommes tous en admiration devant la beauté de notre majestueux Saint-Laurent.

C’est vrai qu’il est beau en surface notre fleuve, mais le nombrilisme de l’humain nous rend inconscients aux conséquences de nos actions sur la qualité de ses eaux et encore plus à l’égard de la vie qui existe sous sa surface. Le fleuve que nous admirons cache un milieu de vie, un écosystème comme diraient les savants écologistes, et nos actions ont une influence sur la capacité de vie des animaux et des plantes qui s’y trouvent. Cette inconscience de la population s’explique par notre dépendance à l’état paternaliste ; nos politiciens nous ont vendu l’idée que le gouvernement avait des solutions pour tous les problèmes. Nous réalisons aujourd’hui que ce n’est pas le cas et le fleuve Saint-Laurent est un bon exemple. Le gouvernement constate les faits : les déversements d’égout, l’arrivée de l’écrevisse à tache rouge, l’arrivée de la carpe asiatique, les dégâts causés par les moules zébrées, et j’en passe. Les fonctionnaires, spécialistes de la faune, arrivent à expliquer comment ces espèces sont arrivées dans le fleuve et à spéculer sur les conséquences de leur arrivée sur les espèces indigènes, mais ces mêmes spécialistes demeurent muets lorsqu’il s’agit de trouver des solutions à ces drames qui se déroulent sous la surface de notre fleuve Saint-Laurent.

 Le fleuve Saint-Laurent a été baptisé ainsi par Jacques Cartier qui y aurait navigué pour la première fois, un 10 août, jour de l’anniversaire de Laurent de Rome, un martyr et un saint. Cartier avait-il une prémonition ? Saint Laurent est considéré comme le patron des pauvres. Notre pauvre fleuve Saint-Laurent requiert notre attention, et pour cause : il y a des centaines d’histoires, des bonnes et des mauvaises, qui se déroulent sous sa surface et nous ne pouvons plus l’ignorer.

Mon intention est de publier des blogues sur ces histoires qui, je l’espère, feront mieux connaître notre fleuve Saint-Laurent, ses attraits, sa vie aquatique, son potentiel gastronomique et les changements que subissent sa faune et sa végétation. J’ai longtemps hésité avant de me lancer dans ce projet par crainte de ne pas être pris au sérieux. Je ne suis pas un scientiste et je n’ai pas d’expertise ni en environnement, ni en zoologie aquatique, ni en géographie. Je ne suis qu’un citoyen intéressé qui a finalement décidé de se donner le droit d’écrire sur un sujet même s’il n’est pas un spécialiste. 

J’ai finalement vaincu mon syndrome de l’imposteur et j’espère qu’à la lecture de mes blogues des personnes intéressées me corrigeront s’il y a lieu ou encore mieux ajouteront des commentaires.

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