Partie #6: CONCLUSION?
Le coroner interroge ensuite des premiers répondant dont Gérard Tobin, le directeur des incendies de la ville de Sillery, où est situé Bois-de-Coulonge. Durant son témoignage il énumère les difficultés rencontrées durant l’incendie : des bornes d’incendie incompatibles avec les boyaux, absence d’eau et, lorsqu’il y en avait, une pression insuffisante. Il admet cependant que, même si ces problèmes n’étaient pas survenus, il n’aura pas pu sauver le manoir. Dans ses mots : une véritable poudrière.
Le coroner revient ensuite sur le sujet des installations électriques; Marcel Kowslowski, le chef des cuisines et Léopold Lemieux, le responsable de l’entretien, confirment qu’ils ne sont au courant d’aucun problème électrique récent à l’exception d’un fusible grillé. Le dernier témoin, Jules Bédard, l’électricien responsable des installations électriques, informe le coroner que le câblage électrique avait été changé en 1955 et vérifié il y a dix ans en préparation de la visite de la Reine, soit en 1964, deux ans avant l’incendie.
Le dernier témoin est Bernard Bakelet, le chimiste légiste, qui témoigne qu’il a visité le site le 22 février et qu’il n’a vu aucune indication qu’une explosion aurait pu survenir. Il donne ensuite une longue explication sur la méthode utilisée pour arriver à sa conclusion; il y est allé d’un processus d’élimination pour arriver à la «seule» conclusion possible : l’incendie «sans aucun doute» a été causé par un problème électrique relié à l’ancien réfrigérateur situé dans la cave sous le hall d’entrée.
Selon lui, l’incendie aurait été causé par un arc électrique entre les installations électriques de l’intérieur et de l’extérieur du réfrigérateur comme le démontrent des photos où il est possible de voir des billes métalliques causées par la fonte des fils électriques. Le coroner Claude Drouin se base sur ce témoignage pour arriver à la conclusion que le décès est accidentel.
Il faut se souvenir que cette enquête a eu lieu il y a 50 ans. J’ai retrouvé plusieurs articles sur les causes possibles des incendies et, en particulier sur des incendies présumément causé par des arcs électriques. Ces articles arrivent à la conclusion qu’il est impossible de déterminer si des billes métalliques retrouvées sur les lieux d’un incendie sont «la cause» de l’incendie ou «le résultat» d’un incendie. Étant donné le progrès de la science, la conclusion aujourd’hui, aurait été que l’incendie a été causé par une « cause indéterminée».
Tout au long de mes recherches, je me suis demandé où pouvaient bien se trouver la patène et la boîte retrouvée près du corps. J’ai d’abord écrit à la Commission de la capitale nationale du Québec et Frédéric Smith, un historien et chargé de projets m’a répondu: « nous n’avons aucune idée où se trouvent ces objets». J’ai ensuite écrit à l’Archidiocèse de Québec sans recevoir de réponse.
Au moins de mars de cette année, dans son édition de février/mars, le magazine Le Verbe publie un long article sur Paul Comtois intitulé : « l’Homme derrière la légende». Le magazine Le Verbe a pour mission de «soutenir l’Église catholique dans la nouvelle évangélisation…» Dans l’article, le journaliste, Yves Casgrain, fait état de ses découvertes lors d’une visite aux Archives du Diocèse de Québec. Il nous informe qu’il a pu toucher aux objets liturgiques et aux deux reliquaires retrouvés à côté du corps de Monsieur Comtois. Il ne donne aucune description des objets liturgiques, mais fournit des informations sur le contenu de la boîte. Je cite : «Le premier reliquaire contenait les restes de Saint Pierre-Julien Eymard. Le contenu de second reliquaire n’a pu être identifié. »
Curieux, je cherche à savoir qui est Pierre-Julien Eymard (1811-1868) et découvre qu’il est considéré comme l’apôtre de l’Eucharistie. Il a fondé une congrégation, les Prêtres du Saint-Sacrement, entièrement consacré au culte et à l’apostolat de l’Eucharistie. Paul Comtois serait donc décédé pour sauver l’Eucharistie et un reliquaire de l’apôtre de l’Eucharistie aurait été retrouvé près de son corps. Mon scepticisme revient à la surface.
L’incendie et le décès de Paul Comtois sont survenus il y a 50 ans, les témoins ne sont plus là et la documentation que j’ai consultée ne permet pas de conclure.
Mes doutes demeurent.
Merci Louis-Michel de nous avoir instruit d’une partie de l’histoire du Québec.
Très instructif.
Je vais d’engager pour faire l’histoire de mon ancètre:
Jean Raynaud dit Blanchard arrivé à Montr;al en 1670 et martyrisé par les Iroquois le 2 juillet 1690 à la Pointe aux Trembles. Un monument est installé entre les ponts qui relient l’ile de Montréal et Répentigny.
Fernand
Merci Fernand
La recherche sur nos ancêtres est captivante. je t’encourage à poursuivre le travail.
Tout ce travail pour arriver a une non-conclusion; tu dois être un peu déçu. Je ne sais pas si tu veux poursuivre tes recherches et je je sais pas non-plus si cela peut t‘aider mais je peux te mettre en contact avec le cousin de Micheline, cure de Notre-Dame-de-Quebec (paroisse dans laquelle se trouve le Bois-de-Coulonge) et amateur d‘histoire.
Merci Bob
J’en sais un peu plus mais je suis convaincu qu’il y a en plus à découvrir.
Je suis déçu pour toi et je comprends ton scepticisme. Robert Vandry te donne une occasion de continuer tes recherches et je crois que tu te dois de profiter de son offre de contact. Je ne savais pas que Pierre-Julien Eymard avait fondé la congrégation des prêtres du Saint-Sacrement. J’ai connu, en 1971, un prêtre de cette congrégation, malheureusement je ne me souviens plus de son nom.
Bonne chance et je te remercies pour cette histoire, J’espère que tu pourras trouver des éclaircissements.
Merci Gilles
Cela faisait des années que je voulais effectuer ces recherches et c’est maintenant fait.
Absolument intéressant Michel.
Je suis content d’avoir pu lire le détail de ce fait divers marquant de l’époque des années ’60 et auquel je m’étais intéressé, ayant des oncle, tante et cousins qui vivaient dans le parc résidentiel contigu au Bois-de-Coulonge.
De plus, décrit avec une très belle écriture.
Je souhaite que tu puisses trouver le fin mot de l’histoire.
Merci Jacques.
J’ai bien l’impression que je ne connaîtrai jamais la vérité.
Michel