Un pensez-y bien.

Les rives du fleuve Saint-Laurent représentent un endroit attrayant pour y vivre que ce soit dans un milieu urbain ou de villégiature. Une résidence au bord de fleuve est recherchée, mais il faut être prudent et effectuer une vérification diligente avant d’acheter. Plusieurs sites comportent des problèmes qui souvent ne sont pas apparents. 

Le risque d’inondation est peut-être le premier point à étudier. Les probabilités d’inondations sont mesurées par rapport à leur niveau et à leur fréquence. L’expression utilisée est « cotes de récurrence ». Des cotes de récurrence de 20 ans et de 100 ans sont prises en compte pour déterminer les limites des zones inondables. La cote de récurrence établie des limites de crue qui ont respectivement 1 chance sur 20 et 1 chance sur 100 de se produire chaque année. Ces cotes de récurrence sont calculées à partir de données statistiques passées.

Il n’est pas avisé de tenter sa chance en se basant sur ces probabilités. Les changements climatiques chamboulent ces cotes qui ne veulent plus rien dire. Suffit de demander aux résidents de Baie-Saint-Paul. Les gouvernements ont anticipé ces changements et ont d’ailleurs resserré les règlements de construction dans les zones inondables, mais qu’en est-il des gens qui y habitent aujourd’hui ? Ils sont en difficulté, car les compagnies d’assurance, tout comme certains programmes d’aides gouvernementales, ne couvrent plus les risques dans certaines zones inondables spécifiques.

Les changements climatiques augmentent l’érosion des berges, un phénomène qui était à peine perceptible dans le passé, mais qui a accéléré au cours des dernières années. L’érosion ronge les berges et peut créer une pollution inattendue : durant des années, le fleuve a servi de dépotoir où étaient déversés, sans contrôle, les déchets de tout de toute sorte allant de produits chimiques, au verre et au plastique. L’augmentation de l’érosion nous fait découvrir aujourd’hui tout au long du fleuve ces dépotoirs qui avaient été camouflés par de la terre. Il est facile de penser à un ancien dépotoir en amont de la propriété qui répand dans le fleuve ses vidanges ou encore du voisin qui déverse ses égouts directement dans le fleuve.

Il n’y a pas que les inondations et l’érosion qu’il est nécessaire de surveiller : le Saint-Laurent est envahi par différentes espèces venues de l’extérieur. Certains de ces envahisseurs peuvent avoir une incidence sur la qualité de vie des riverains. Depuis des années, l’invasion de la moule zébrée retient notre attention. Elles ont envahi des lacs comme le lac Massawippi, le lac Témiscouata et le lac Memphrémagog. Depuis 2020, la moule zébrée est présente dans le Saint-Laurent. Les conséquences de l’arrivée de la moule zébrée sont importantes : la moule est un organisme filtreur et sa présence augmente la croissance de la végétation aquatique. Elle peut également bloquer des conduits d’eau.

La végétation aquatique est aussi un problème ; les algues bleues sont présentent dans le Saint-Laurent ; c’est un problème récurrent et le contact avec ces dernières peut mener à des problèmes de santé comme des maux de ventre, de la fièvre, des maux de tête et des vomissements.

Devant ces difficultés présentes et à venir, je me pose la question : à partir du moment où une résidence riveraine est à vendre, ces problèmes possibles devraient-ils être considérés comme des vices cachés ? Un vendeur doit garantir que le bien vendue est exempt de vices qui rend une propriété impropre à un usage normal ou qui diminuent tellement son utilité qu’un acheteur ne l’aurait pas acheté.

Une vérification diligente de l’environnement où est située une résidence est essentielle.

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