Je me souviens encore de ma fébrilité, le jour où mon éditeur m’a fait parvenir l’horaire de mes présences au Salon du livre de Montréal. Je voyais cette présence comme une consécration ; j’étais devenu un auteur. Le temps venu, je me suis présenté au kiosque et l’on m’a installé devant une petite table ronde avec une affiche sur laquelle est écrit mon nom et le titre de mon roman. Je conserve cette affiche dans ma boîte à souvenirs.
Une fois installé, j’ai attendu, puis attendu et attendu encore. Des milliers de personnes déambulaient devant moi ; certains jetaient un coup d’œil furtif dans ma direction beaucoup d’autres m’ignoraient et continuaient leur chemin à la recherche d’une « vedette. » Je me sentais comme une plante verte placée dans le coin du salon. Je me suis vite rendu compte que je faisais partie du décor, rien de plus.
Cette impression s’est confirmée lorsque j’ai moi-même, fait le tour du salon. À un moment, j’ai remarqué une longue file devant un kiosque ; aussi curieux qu’un autre, je me suis approché pour voir qui était la vedette : Julie Couillard, l’ex-copine de Maxime Bernier du Parti conservateur du Canada, signait des dédicaces de son livre Mon Histoire. Quelle déception ! Au kiosque voisin, seul, derrière sa table ronde, Paul Martin, le premier ministre du Canada, offrait de dédicacer ses mémoires. J’ai acheté son livre, obtenu une longue dédicace personnelle ; je n’ai pas acheté l’histoire de Julie.
Je ne serai donc pas au Salon 2017 pour présenter mon prochain livre, Illusion de pouvoir. Que voulez-vous, je ne suis pas encore une vedette et j’attends toujours d’être découvert comme auteur.
Malheureusement exact! La saveur du jour, rien de plus: « Pourriez-vous me dire où se trouve Ginette Reno »…
Tu m’avais pourtant averti.
On dit que la patience est une vertu donc je conclu que tu es vertueux.
Merci Robert, mais rendu à notre âge la patience a des limites.
Tu n’y seras pas Michel. Tu n’as pas céder à l”Illusion de Pouvoir” (vendre) qu’est la Salon du livre.
Jacques
Merci Jacques.