Le décès de Paul Comtois #5

 

Partie 5 : CORROBORATION ?

Les deux témoins suivants décrivent les circonstances entourant la découverte du cadavre de Paul Comtois parmi les ruines encore fumantes. Le docteur Richard Authier explique qu’il ne restait du cadavre qu’un torse sans bras, sans jambes et sans tête. De son côté, le pompier qui a trouvé le cadavre, Brian Turpin explique que durant ses recherches il a trouvé près du corps une petite boîte métallique et une patène, un accessoire utilisé dans la liturgique lorsque le pain et le vin sont offerts à Dieu. La découverte de ces objets près du corps est interprétée par plusieurs comme une preuve que Monsieur Comtois a tenté de sauver l’Eucharistie. Il y a une autre interprétation possible.

Selon le témoignage de Mireille, son père l’a dirigé vers un petit salon, situé en face de la chapelle, d’où elle a pu sortir par une fenêtre. Monsieur Comtois s’est ensuite dirigé vers le corridor et quelques secondes plus tard elle a entendu des cris. Le corps a été retrouvé au premier étage suite à l’implosion du deuxième plancher. Nous savons que le feu était déjà sous ses pieds puisque l’escalier de secours était devenu impraticable. Lorsque le plancher s’est effondré Monsieur Comtois se trouvait face à la chapelle ; cette dernière est également tombée au premier étage. Il est donc plausible que les objets sacrés soient tombés près du corps.

Le rapport du coroner revient sur des témoignages de personnes qui étaient présentes au moment du drame. Conrad Soucy, le gardien de nuit, confirme qu’il a débuté son quart de travail à 22 h 30 et qu’il a vu le lieutenant-gouverneur, son épouse et leurs amis arrivés à 23 h 30. Il poursuit en expliquant qu’un peu avant minuit il a entendu un bruit et il s’est dirigé vers le vestiaire situé près du hall d’entrée ; la pièce était enflammée et il ajoute avoir vu sur le plancher ce qui paraît être du papier en flamme. Il s’est immédiatement dirigé vers le deuxième pour avertir le Gouverneur, mais ce dernier n’était plus dans sa chambre. À ce moment, les flambes étaient rendues dans l’escalier central ; il s’est donc dirigé vers la chambre de Madame Comtois. Cette dernière insistait pour tenter de rejoindre son mari. Il n’a pas hésité et l’a dirigé vers le quartier des employés pour la sortir à l’extérieur. Il n’a vu ni Monsieur Comtois ni Mireille.

Le témoin suivant est Roland Guillemette, le gardien de nuit responsable de l’extérieur et de la portion non habitée des bâtiments ; il confirme que durant sa dernière patrouille (entre 23 h 30 et minuit) il n’a remarqué rien qui sortait de l’ordinaire. Il ajoute que durant sa patrouille il a visité les caves de la résidence et il a vérifié les 3 fournaises. Il a ensuite admis que l’ancien réfrigérateur situé près des fournaises n’était jamais vérifié malgré le fait que le trajet de sa patrouille le faisait passer tout près.

Les autres témoins étaient des employés à qui l’ont a demandé de décrire ce qu’ils avaient vu durant l’incident : Marcel Guillemette, le maître d’hôtel adjoint a confirmé que l’ampoule électrique à l’extérieur du réfrigérateur était brûlée. Le coroner a rappelé le gardien de nuit et l’a questionné au sujet de ce qui semblait être du papier en flamme sur le plancher du vestiaire ; il lui a demandé s’il était possible que ce qu’il a vu ait pu être des rideaux. Il ne pouvait dire. Pour avoir visité Bois-de-Coulonge à de nombreuses reprises, je me rappelle que les murs du hall d’entrée et du grand escalier étaient tapissés d’un revêtement de soie. C’est peut-être une explication.

Il ne fait aucun doute que le coroner cherche à confirmer que l’incendie est d’origine électrique. La découverte de la patène et de la boîte métallique près du corps peut laisser croire qu’il avait tenté de sauver l’Eucharistie de la chapelle, mais pourquoi la patène et cette mystérieuse petite boite ? Les journaux que j’ai consultés et le rapport du coroner sont des documents qui datent de plus de 50 ans. Ce n’est que cette année que j’ai découvert la nature des objets contenus dans la petite boîte retrouvée près du corps.

Le blogue final de la série sera publié le mercredi 14 décembre 2016.

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