Au cours des derniers jours, le maire Denis Coderre a multiplié les interventions pour que la métropole se défasse de la quasi-tutelle des bureaucrates de Québec sur la région de Montréal. Il a exigé des changements profonds pour permettre à la ville d’assumer ses responsabilités allant même jusqu’à s’allier au maire Labeaume pour proposer un « pacte métropole-capitale. »
Une alliance de deux maires qui ne jouent cependant pas dans la même ligue : l’un représente une métropole multiethnique de plus de 4, 000, 000 de personnes alors que l’autre dirige une agglomération urbaine d’à peine 700,000 personnes dont 98 % sont francophones. Mais un allié est un allié et les Montréalais savent tous que Montréal ne possède pas beaucoup d’alliés dans une province où le pouvoir est centralisé à 250 kilomètres de la métropole.
La centralisation du pouvoir à Québec est un thème récurrent dans mes deux romans, le Testament d’Eusèbe et le Candidat, comme l’illustre l’extrait que je partage avec vous.
(Mise en situation : Maxime Beaubien, mon personnage principal et candidat à la mairie de Montréal, rencontre la mairesse d’un arrondissement de Montréal pour la recruter dans son parti. Cette dernière accepte, mais exige une condition.)
« En passant, je ne désire pas siéger au comité exécutif. J’en ai plein les bras à gérer l’arrondissement. Ce que je veux c’est devenir votre porte-étendard en matière d’éducation. Nous devons, à titre d’élus de Montréal, intervenir dans ce dossier tout comme dans le dossier de la santé. Les écoles de Montréal sont dans un piteux état, je suis bien placée pour le savoir, et les budgets viennent de Québec. C’est la même chose pour la santé, les salles d’urgence de Montréal débordent, phénomène unique à Montréal, et encore là les décisions sont prises à Québec. Personne ne dit rien, sauf pour quelques articles sporadiques dans les journaux. Il faut que quelqu’un dénonce ces situations et j’ai compris que vous aviez l’intention de le faire.
— La population de Montréal ne réalise pas à quel point ses services, ses infrastructures, sa qualité de vie dépendent de décisions prises à Québec par une bande de députés élus par les régions et dont les intérêts demeurent leurs patelins. En éducation, en santé, en transport, les budgets vont dans les régions et Montréal reçoit des miettes. »
Extrait du roman Le candidat, publié aux Éditions au Carré inc. et disponible en librairie.
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