Le communiqué de presse qui annonçait la mise sur pied d’une commission spéciale d’examen des évènements du printemps 2012 était pourtant explicite : « La Commission est mandatée pour dresser un portrait global des évènements du printemps 2012 en prenant en considération le rôle joué par l’ensemble des acteurs-clés impliqués.»
Un beau communiqué, rédigé dans le langage des spécialistes en communications.
Tout a dérapé lorsque les commentaires et déclarations, tant les politiciens que des commissaires ont mis l’accent sur les débordements policiers et sur les méthodes employées par les casseurs et autres agitateurs.
Devant de telles déclarations, il est facile de comprendre que ni les policiers, ni certaines associations étudiantes, ni les membres de l’ancien gouvernement ne veulent participer à une commission qui a des allures d’une invitation à un dîner de cons.
La Commission entreprend ses travaux au mois d’août et monsieur Ménard a donc quelques semaines pour rajuster le tir; la commission peut le faire, car le communiqué émis par le ministre de la Sécurité publique spécifie que la Commission « pourra analyser tous les éléments qu’elle juge essentiels. »
Les évènements du printemps 2012 étaient d’abord un mouvement de la jeunesse du Québec qui s’est soulevé pour démontrer ses préoccupations quant à l’avenir que lui réserve la société. Un tel mouvement de la jeunesse est normal, sain et prévisible. L’augmentation des frais de scolarité n’était qu’un prétexte.
Ce qui l’est moins c’est l’arrivée d’une multitude d’organisations et d’anarchistes de tout acabit qui se sont approprié le mouvement et qui ont partagé le même lit, sans vergogne, pour faire avancer leurs propres causes qui passaient de la création d’un climat social malsain pour favoriser un changement de gouvernement à la destruction de notre démocratie pour y instaurer un système d’extrême gauche dans lequel une minorité, seul possesseur de la vérité, prend les décisions pour la majorité sans la légitimité d’avoir été élu.
Si la Commission gaspille la majeure partie de son temps pour se pencher sur les techniques qu’utilisent les services policiers pour le contrôle des foules, l’exercice est voué à un échec et monsieur Ménard sera perçu comme ayant été manipulé par les « politicailleux ».
Je suggère donc à la Commission de se pencher d’abord, sur les pratiques démocratiques des associations étudiantes qui permettent à de minuscules groupes de prendre des décisions pour la majorité des étudiants et ensuite de les imposer par l’intimidation.
Nous connaissons déjà l’implication financière et l’aide logistique offert par les syndicats. La Commission devrait se pencher sur les sources de financement et sur les motifs des donateurs qui ont soutenu le mouvement, transparence oblige. Le mouvement du printemps 2012 n’aurait jamais pu prendre l’ampleur qu’il a pris sans moyens financiers et logistiques.
La Commission, devra faire une distinction entre le mouvement étudiant, qui avait une certaine légitimité au départ, et la révolte des casseroles qui n’était rien de plus qu’un mouvement politique monté de toutes pièces par des adversaires politiques opportunistes qui ont profité de la situation pour créer un climat malsain et forcer une élection pour se débarrasser du gouvernement en place et de son chef Jean Charest. Rien à voir avec le mouvement étudiant et complètement irresponsable.
La Commission ne peut se limiter à l’analyse du travail des policiers et aux agissements des casseurs. Serge Ménard doit se pencher sur l’ensemble des acteurs-clés impliqués, dénoncer les dérapages et effectuer les recommandations et les critiques appropriés.
La réputation de Serge Ménard comme homme d’État en dépend.
Le peu que je connais de Serge Ménard me porte à croire qu’il va analyser la situation dans le sens que tu le laisses entendre sans toutes fois se compromettre de quelques façons que se soient. C’est certain que la crise était toute autre qu’étudiante. J’ai hâte de voir comment M. Ménard mènera sa barque.