La première ministre Pauline Marois a annoncé l’abolition de la taxe santé et, pour compenser le manque à gagner, une augmentation des impôts pour les Québécois les plus riches. Une équation qui fait l’envie de tous les sociaux-démocrates de la planète.
Madame Marois, comme d’habitude, improvise et n’a pas évalué les conséquences de son geste. Comme l’a déclaré Françoise Bertrand, la présidente de la Fédération des chambres de commerce, « Le gouvernement ne comprend pas l’impact économique de ses décisions. » Si madame Marois avait fait ses devoirs, elle aurait réalisé que la diminution des crédits d’impôt sur les gains en capitaux et sur les dividendes touchaient une majorité de contribuables de la classe moyenne.
Samedi, Jay Bryan, le chroniqueur économique de The Gazette, nous a révélé que 578,700 des 813,400 Québécois (71 %) qui ont déclaré des revenus de dividendes en 2009, déclaraient des revenus totaux de moins de 70,000 dollars.
Il en va de même pour les gains en capitaux : 168,200 des 268,100 contribuables (63 %) qui ont déclaré des revenus de gains en capitaux déclaraient des revenus de moins de 70,000 dollars. On a plus les riches qu’on avait.
Cette diminution des crédits d’impôt s’attaque directement à la classe moyenne. Je m’aventurerais à avancer que la majorité de ceux visés sont des aînés retraités qui ont eu la discipline de mettre un peu d’argent de côté pour se créer leur propre fonds de pension. Ces aînés sont une cible sans défense, contrairement aux employés de l’état qui bénéficient de généreux fonds de pension, garantis par l’État, indexés au coût de la vie et protégés par de puissants syndicats.
Madame Marois avait tellement hâte de démontrer à ses partisans qu’elle était une véritable sociale-démocrate qu’elle a annoncé l’abolition de la taxe sur la santé sans en mesurer l’impact et en se fourvoyant dans le choix des moyens pour financer cette mesure. Une attitude complètement irresponsable pour quelqu’un qui veut gérer les affaires de l’État.
Et ce n’est pas la première fois qu’elle agit ainsi. En 1997, Pauline Marois, alors ministre de l’Éducation, dévoile sa nouvelle politique familiale.
L’un des volets de cette politique est l’instauration d’un programme de garderie à 5 dollars pour assurer une meilleure conciliation travail-famille. Un programme populiste et universel avec un objectif louable, mais accompagné d’une mauvaise évaluation des besoins réels et des ressources financières nécessaires pour mettre un tel programme en place.
Aujourd’hui, 15 ans plus tard, le programme coûte à la province plus de 2.4 milliards et n’est pas encore disponible à toutes les familles comme en font foi les longues listes d’attente. Pour beaucoup de parents, obtenir une place en garderie est l’équivalent de gagner à la loterie.
Il est clair que le Québec ne peut s’offrir financièrement un tel programme, tout comme il ne peut adopter des mesures fiscales qui réduiraient son attrait pour les investisseurs.
Comme chef de parti, durant une campagne électorale, il est normal d’effectuer des promesses électorales sans trop insister sur les moyens nécessaires pour les réaliser et je fais abstraction de certaines omissions volontaires comme la rétroactivité de certaines mesures fiscales.
Des promesses, souvent louables, peuvent toujours être respectées, mais seulement à la condition qu’elles soient réalistes et qu’elles ne briment pas une grande partie de la population.
Bonjour Michel,
Ton titre n’est pas exact. Il devrait se lire: “Plus ça change, plus c’est pire!”. Pour le reste de l’article, je suis entièrement d’accord.
Alain
Les défenseurs péquistes de Pauline Marois n’arrêtent pas de faire l’éloge de la grande expérience de cette dernière en matière de gestion. Elle a été à la tête de ministères importants, soit ! Entre autres, Finances, Éducation et Santé, mais à la lumière de ses récents gestes, analysés, commentés par les observateurs de la scène publique et les intervenants économiques de façon unanimement négative, force est de constater, avec son passé, qu’elle a un historique décisionnel qui n’est pas des plus judicieux !
Notre chattemite provinciale pour ne pas dire nationale essaie toujours de nous séduire avec ses belles paroles et ses jugements qui sont lourds de conséquences. Elle devrait changer de conseillers politiques.