Dans une récente édition du journal Les Affaires, le chroniqueur René Vézina écrivait que « la rivalité entre Montréal et Québec a récemment surgi de nouveau. » Comment peut-on parler de rivalité entre deux villes qui ne jouent pas dans la même ligue?
La région de Montréal compte plus de 3,800,000 personnes dont 30 % sont des immigrés venant de plus d’une centaine de pays. Plus de 18 % sont des minorités visibles et contrairement à ce qui est véhiculé, ces immigrants ne sont pas concentrés sur l’île de Montréal.
Suffit de visiter les écoles de Laval et de Brossard pour se rendre compte que le 450 n’est plus l’apanage des francophones. Montréal est une ville cosmopolite et la métropole économique du Québec.
De son côté, la région de Québec est homogène francophone à 98 %, avec une population d’à peine 700,000 personnes dont seulement 2 % sont des immigrants de première génération.
La stabilité économique de la ville est due aux milliers d’emplois gouvernementaux et la croissance des emplois privés est reliée directement aux avantages reliés à la proximité à l’appareil gouvernemental.
La chronique du journal Les Affaires fait parti d’une tendance que nous retrouvons de plus en plus dans les médias et qui consistent à faire des comparaisons entre Montréal et Québec en relevant les cotés négatifs de Montréal, des caractéristiques souvent normales pour une grande ville, tout en soulignant les cotés positifs de Québec, une ville homogène de moyenne importance.
Sans tenir compte de la taille des deux villes, les Paul Arcand, Jean Lapierre, Benoît Dutrizac s’en donnent à cœur joie avec des commentaires biaisés et souvent erronés qui ne servent qu’à dénigrer l’image de Montréal.
Je n’ose imaginer les commentaires de ces messieurs si la crise de la légionellose était survenue à Montréal. Le maire Tremblay et son administration auraient été vilipendés et la crise aurait été décrite comme un autre exemple de la mauvaise administration de la ville. Mais la crise a eu lieu à Québec…
Et voilà maintenant que même les politiciens s’en mêlent :
Montréal à deux problèmes significatifs, soit l’état de son réseau de transport et son organisation municipale qui est ingouvernable.
La nomination par Pauline Marois d’un ministre du Transport et des Affaires municipales originaire du Saguenay (Sylvain Gaudrault) est une nomination qui prend une forme supérieure de dénigrement. Il ne fait aucun doute que les régions du Québec sont au pouvoir et que Montréal sera encore négligée.
Même certains politiciens montréalais emboîtent le pas de cette mouvance, eux qui, en principe, devraient vouloir protéger l’image de leur ville. Vision Montréal a récemment déclaré que : « La Ville de Montréal est si gangrénée par la corruption et les problèmes d’éthique qu’elle a besoin de sa propre commission Charbonneau pour y faire le ménage. »
Ce genre de généralités est néfaste pour l’image de Montréal et démontre le manque de jugement et l’incompétence de l’opposition qui cherche la facilité en sautant dans le populaire train du dénigrement. Drôle de façon de démontrer qu’ils ont la capacité de gouverner.
Je reviens à la chronique de René Vézina dans laquelle il suggère une promenade sur la terrasse Dufferin par un beau jour de septembre. Je suis tout à fait d’accord avec lui, cette promenade devrait être le clou d’une belle journée à Québec. Mais revenez vite à Montréal et prenez une semaine de vacances pour visiter les nombreux attraits de cette belle grande ville.
Monsieur Vézina nous avise qu’il est tout à fait à l’aise de parler de la ville de Québec parce qu’il y est né et qu’il y a grandi. Je lui suggérerais qu’il est grand temps qu’il visite la ville qu’il habite en commençant par le belvédère du mont Royal par un beau jour de septembre.
Que dire de plus sinon que de pratiquer mon bilinguisme ; well done and said Michel !
J’ai habité Québec pendant 10 ans, ville fantastique. Mais les deux villes ne sont pas comparables, chacune ont leurs avantages et inconvénients, leurs positifs et négatifs. Critiquer c’est facile et tellement simple à faire. Malheureusement en agissant ainsi ça ne rend pas crédit n’y a une, n’y a l’autre. Dans quelques années quand les travaux et infrastructures seront terminés et que les routes ainsi que le transport collectif seront adaptés pour une grande ville et bien là Montréal ne sera plus vu et apprécié de la même façon.