Comment se faire une opinion sur son rapport, sur son témoignage à la commission Charbonneau, sur ses entrevues, si nous ne connaissons pas les faits?
Lorsque monsieur Duchesneau refuse de dévoiler les faits sur lesquels ils basent ses observations, nous pouvons être justifiés de penser que ses révélations ne sont que des spéculations basées sur un ramassis de bribes d’informations, qui sont déjà connues, qui ne prouvent rien, mais qui donne l’apparence de cacher des malversations. C’est peut-être suffisant pour écrire un article à sensation ou faire une émission télé, mais monsieur Duchesneau n’a pas comme tâche de vendre des journaux ou d’augmenter des cotes d’écoute.
Ce sont les faits vérifiés, qui permettront à la commission Charbonneau de se faire une opinion et de décider si les révélations de monsieur Duchesneau sont basées sur des assises solides ou si elles ne sont que spéculations. Encore là, la commission devra être prudente et s’assurer qu’elle possède l’ensemble des faits avant de tirer des conclusions.
Monsieur Duscheneau nous a annoncé que soixante pour cent du marché de l’asphalte étaient contrôlés par deux entreprises. Je ne mets pas en doute cette information, mais serait-il possible que cette situation ne soit pas nécessairement anormale, mais qu’elle soit due à une réalité économique qui fait que le marché du Québec ne peut supporter que deux grandes entreprises d’asphalte. L’industrie de la construction est une industrie qui nécessite des investissements importants en immobilisations et n’y entrent pas qui veut. C’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle ces deux sociétés d’asphaltage sont la propriété de deux compagnies étrangères avec un accès à d’importants capitaux.
La commission Charbonneau devra donc faire attention avant de tirer des conclusions de malversations et de collusions et elle devra se pencher sur la réalité d’affaires des joueurs de l’industrie. Un exercice dont les conclusions risquent de désappointer bien du monde.
Au cours des prochains mois, nous allons suivre les travaux de la commission et nous devrions le faire en nous inspirant de quatre règles utilisées par Colin Powell, le chef d’état-major des armées et Secrétaire d’État des États-Unis. Il avait établi ces règles après son malheureux discours à l’ONU où il avait déclaré que l’Iraq possédait des armes de destructions massives. Ces informations, bien que plausibles, venaient d’une source suspecte et n’avaient pas été corroborées, des informations qui lui avaient été transmises seulement après son intervention. On connaît la suite.
Ces règles devraient s’appliquer à tous les intervenants qui seront appelés à témoigner. Il serait de mise de commencer à utiliser ces règles avec le témoignage de monsieur Duchesneau.
Ce qu’il sait vraiment. Les faits et les sources doivent être vérifiés et corroborés. Il faut se demander ensuite si nous avons l’ensemble des éléments qui nous permettent de considérer les différents aspects d’un dossier et d’arriver à une conclusion. Monsieur Duchesneau, semble vouloir qu’on le croie sur parole puisqu’il maintient que ses sources sont confidentielles.
Ce qu’il ne sait pas. C’est aussi important que de savoir ce qu’il sait. S’il manque des faits et des éléments importants dans un dossier, les conclusions demeurent suspectes.
Ce qu’il pense. Il ne fait aucun doute qu’ici, monsieur Duscheneau ne s’est pas gêné. Nous savons ce qu’il pense, mais surtout ce dont il présume.
Faire la distinction entre les trois. La commission devra nous aider à faire la part des choses en obtenant les faits et les éléments sur lesquels monsieur Duchesneau se base pour arriver à ses conclusions. C’est à ce moment que nous connaîtrons la véritable nature de monsieur Duchesneau.
Personne ne doute qu’il existe une base de vérités, mais, en ce moment, il n’y a pas suffisamment d’informations pour nous permettre de faire autre chose que des spéculations bien que certaines affirmations de monsieur Duscheneau me semblent friser la fabulation.
Je suis bien d’accord avec toi Michel. Toutes ces belles paroles valent-elles quelque choses ?
Je vais suivre le déroulement de ces affirmations concernant le maire Gérald Tremblay.