Nous sommes au milieu des années soixante-dix, je viens de terminer Roots (Racines) de Alex Haley et la généalogie de ma famille me rend curieux. Les détails que je connais à cette date m’ont été transmis oralement par différents membres de la famille. Du côté de mon père, je sais que je sais que mon arrière-grand-père et son père étaient des menuisiers. Eusèbe, leur ancêtre était un marchand de farine de Montréal; je n’en sais pas beaucoup plus. Du côté de ma mère, l’histoire est plus détaillée; il est question d’enfants kidnappés de la Nouvelle-Angleterre par des Abénaquis d’Odanak au début du dix-huitième siècle et de leurs descendants, une famille bien connue du Québec, la famille Gill. Je questionne ma mère et elle m’informe qu’il existe un livre, l’Histoire des Abénakis de l’Abbé J.A.Maurault dans lequel il existe une généalogie complète de la famille Gill. Un petit problème, le livre a été publié en 1866 à l’atelier typographique de la Gazette de Sorel. L’exemplaire de la famille a été perdu avec mon grand-père, le lieutenant-gouverneur Paul Comtois dans l’incendie de Bois-de-Coulonges.
J’aurais pu consulter le livre à la bibliothèque Nationale, mais je choisis plutôt d’en dénicher un exemplaire. Ce livre doit faire partie de l’héritage que je veux laisser à mes enfants. Un midi, je me rends à une librairie spécialisée sur la rue Émery, une petite rue située au nord du boulevard de Maisonneuve entre Saint-Denis et Sanguinet. Je ne me souviens pas du nom ni de la librairie, ni du libraire, mais je me souviens de ma visite comme si c’était hier: un local sombre, des étagères pleines de livres et une odeur particulière de vieux cuirs, de papier de coton et de poussière. J’aime toujours cette odeur. Le libraire, que j’avais imaginé d’un certain âge, menu, cheveux gris et lunettes rondes, est dans la trentaine avec une carrure d’athlète. Je m’approche et demande: «L’histoire des Abénakis…» Il termine pour moi: « de l’Abbé Maurault? » Il n’en dit pas plus et il me présente un exemplaire qu’il a retiré d’une étagère vitrée à l’arrière du comptoir. 65 $ plus tard je quitte pour retourner à mon travail.
Le soir même j’apprends que je suis effectivement un descendant de deux jeunes Anglo-américain kidnappés par les Abénaquis en 1711: Samuel Gill, quatorze ans, fils de colon et la fille d’un ministre protestant, du nom de James qui a alors douze ans. Le missionnaire du village les marie ensemble en 1715. Au moment où l’abbé Maurault écrit son livre il recense: « 952 descendants du couple: 213 portent le nom de Gill et 739 des noms abénakis et canadiens. De ces 739 descendants, 318 sont parmi les Abénakis, et 421 parmi les Canadiens. » J’apprends en lisant la généalogie que Joseph-Louis Gill, dit Magouaouidombaouit (« le camarade de l’Iroquois») l’un de leurs enfants, sera le grand Chef des Abénaquis pendant plus de cinquante ans. Quelques jours après l’achat du livre le libraire m’appelle et m’avise qu’il a déniché un petit livre d’une centaine de pages intitulé: « Notes historiques sur l’Origine de la Famille Gill » rédigé en 1887, par Charles Gill, un juge de la cour supérieure. Monsieur le juge, qui semble avoir des doutes sur la rigueur de l’Abbé Maurault, nous fait part du résultat de ses recherches. qui, somme toute, confirme l’histoire de l’Abbé Maurault, avec quelques précisions quant à certaines da tes.
À partir de ce moment, j’ai la piqûre pour ces publications du dix-neuvième siècle qui sont devenues notre source de mémoires collectives. J’ai vérifié et deux exemplaires de l’Histoire des Abénakis sont disponibles sur le marché: un libraire de Toronto demande 751 $ pour son exemplaire alors qu’un libraire du Québec demande 500 $ pour le sien. Les notes historiques du juge Gill sont introuvables dans leur forme originale. Pour les érudits d’histoire littéraire québécoise qui seraient tentés de me faire un commentaire, je vous informe que j’ai choisi le titre de mon billet en toute connaissance de cause. L’influence d’un livre est le titre d’un roman de Philippe Aubert de Gaspé, publié en 1837, et considéré comme le premier roman canadien-français.
Et c’est là que tout a commencé!
Je souhaite longue vie à votre carrière d’auteur!
C’est avec un plaisir renouvelé que je lis tes articles mon grand frère. Ce dernier m’a rappelé des souvenirs et ma très grande fierté qu’une partie de mes origines soit associée aux Abénaquis. Petite, j’enjolivais l’histoire d’une princesse indienne pour épater mes amies.
Au début de janvier dernier, j’ai commencé à faire mon arbre généalogique. Cette recherche a été fascinante au plus haut point. Samuel Gill est également mon ancêtre.
Et j’ai trouvé sur le web le texte intégral des 2 livres (celui de l’abbé Maurault et celui du juge Charles Gill.
J’ai tenté de remonter à des ancêtres plus anciens. On les retrouve alors à Salisbury, Essex, Massachusetts, USA. Des archives (une partie des années 1600) concernant cet endroit ont été égarées. On en retrouve qu’une partie aux archives à Salem, Massachusetts. Aussi, il est difficile d’extrapoler notre recherche d’ancêtres provenant d’Angleterre sans faire des actes de foi puisque les sources demeurent incertaines.
Bonjour «cousine éloignée». Il ne fait pas de doutes que Samuel Gill est un ancêtre intéressant et l’on se doit de remercier l’abbé Maurault et le juge Gill pour leur travail.
Je vous fais parvenir sous pli séparé des notes sur ma famille. Irène Gill et Paul Comtois sont mes grands-parents.
Merci beaucoup! Je vais en prendre connaissance avec plaisir.
Je suis de la liguée du fils de Samuel dont le prénom est François Langoumois Gill.
bonjour moi aussi je suis un descendant de francois gill langoumois de odanak c est larriere grand pere a mon
grand pere
J’ai trouvé sur le web le texte intégral des 2 livres que vous citez.
Bravo! Votre curiosité a été ainsi aiguisée et vous continuez maintenant à l’alimenter et; à la transmettre aux autres.
Je suis également descendante de cette famille. Je vous remercie pour ces informations et je tenterai d’avoir accès aux livres sur le web comme Nicole dit les avoir découverts.
De part ma mère, je suis aussi descendant de Joseph-Louis. Au risque de me tromper, la mère de votre grand-père, Paul Comtois, était également une Gill.
De votre côté, Nicole, peut-être savez-vous que le judoka Nicolas Gill est également descendant de François Langoumois Gill.
J’étais présent à la fondation d’une association des descendants de Samuel Gill mais je crois qu’elle n’est plus vraiment active.
J’ai quelques livres dont celui de l’Abbé Maurault et le livre de M. Pope, “The Pioneers of Massachusetts”.
Merci pour l’information. La grand-mère de Paul Comtois était Monique Gill. D’ailleurs, lorsqu’il a marié Irène ils ont dû obtenir une dispense à cause de leurs liens de parenté.
Je ne connais pas le livre M.Pope. Est-ce ça vaut la peine de l’acheter?
Louis Michel
Le livre de Pope est surtout intéressant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des premières colonies américaines de cette partie des USA. Un paragraphe est accordé pour chacun des colons. On peut les suivre sur quelques générations. Nos premiers ancêtres s’y trouvent et on peut mieux les connaître ainsi que leur rôle dans cette société naissante.
J’ai acheté ce livre au musée de Deerfield (Connecticut) il y a déjà plusieurs années. L’endroit avait été victime d’une violent attaque en 1704, comme vous le savez peut-être.
On m’avait dit auparavant que Salisbury était dans le New-Hampshire. Il en existe un en effet, mais le livre m’a permis de situer celui de nos ancêtres sur la rivière Merrimack dans le Massachusetts. J’avais alors partagé ma découverte avec les proposés de l’endroits. Un échange qui s’était fait avec quelques émotions comme vous pouvez l’imaginer…
Maintenant à savoir s’il en vaut la peine… Pour moi, il a enrichi ma bibliothèque et m’a permis de mieux concevoir la vie de l’époque.
Je suis également descendante de Samuel Gill et Rosalie James. Ma grand-mère est Thérèse Gill.
J’avais trouvé cette vérité en effectuant des recherches généalogique à la suite de mes retrouvailles avec ma famille biologique…
Je serais donc abenakis du côté maternel et Micmac du côté paternel des Kearney. Et mon père adoptif est aussi de descendance Micmac.
Michel Mally
je suis généalogiste, j’ais fait la généalogie de Pauline Gill l’écrivaine elle a des racines : Odanak et 64 générations ascendantes soit vers l’an 200.
je cherche a faire la généalogie de Nicolas Gill le judoka…avis au Gill je peux relier vos données a une base généalogique des plus performante
A vous de voir
Cordialement
Michel Mally
généalogiste de la rédidence pour ainés Lux Gouverneur